«Les jeunes entrepreneurs veulent sauver le monde, pas devenir riches !»- Jean-François Ouellet, professeur, auteur et conférencier


Édition du 21 Juin 2014

«Les jeunes entrepreneurs veulent sauver le monde, pas devenir riches !»- Jean-François Ouellet, professeur, auteur et conférencier


Édition du 21 Juin 2014

Jean-François Ouellet

Les théories pour tenter d'expliquer ce qui pousse certaines personnes à devenir entrepreneurs ne manquent pas : pour s'épanouir, être son propre patron, acquérir du pouvoir, avoir un statut social enviable, s'enrichir, etc. Même si toutes ces réponses ont peut-être du vrai, Jean-François Ouellet croit qu'elles sont tombées en désuétude.

«Les jeunes qui se lancent en affaires aujourd'hui veulent sauver le monde», affirme le professeur de marketing à HEC Montréal, qui vient de publier Le bonheur comme plan d'affaires : oser entreprendre pour être heureux aux Éditions Transcontinental (de TC Transcontinental, propriétaire de Les Affaires). L'ouvrage, qui transpire le bonheur par toutes ses pages, résume le fruit de ses recherches effectuées dans 17 pays auprès de jeunes entrepreneurs.

«Les entrepreneurs de la génération X sont bien plus altruistes que ceux des générations précédentes, affirme M. Ouellet. Toute la littérature sur ce qui motive les entrepreneurs doit être mise à jour. Les jeunes se rendent compte que faire du bien aux autres est la seule façon d'accéder au bonheur.

«Les entrepreneurs baby-boomers étaient moins idéalistes, plus techniques, poursuit M. Ouellet, 38 ans. Ils se sont peut-être lancés en affaires pendant la Révolution tranquille pour s'affranchir des anglophones. Les jeunes ne sont plus là. Et ils trippent moins sur les produits et les services ; ils sont moins orientés "occasions d'affaires". Ils veulent simplement partager leur passion, parce que la passion, c'est très près du bonheur.

«Toutes les bonnes intentions que les baby-boomers ont mises dans les organisations sans but lucratif, les jeunes les mettent dans des entreprises à but lucratif», ajoute l'animateur depuis cinq ans de l'émission Génération inc., au canal V, qui présente des entrepreneurs.

«Pour les jeunes entrepreneurs, la philanthropie n'est pas une conséquence ; elle fait partie intégrante de la mission d'entreprise. Les jeunes sont plus idéalistes ; ils pensent que faire un chèque est trop facile. Ils veulent s'engager, pas juste soutenir financièrement.»

Vivre sa passion

Par conséquent, le prof de HEC Montréal estime que la formation universitaire en gestion n'est plus adaptée à la nouvelle réalité. «Les écoles de gestion mettent beaucoup l'accent sur les zones d'ombre de l'entrepreneuriat. Ce qui peut s'expliquer. Mais je pense qu'elles devraient davantage mettre en évidence ses bons côtés. Il n'y a pas de meilleure façon de vivre ta passion que de devenir entrepreneur ! C'est ça que l'on devrait dire aux étudiants dans les écoles de gestion.»

Dans le même ordre d'idées, M. Ouellet estime que les investisseurs ne sont pas adaptés aux jeunes entrepreneurs. «Ils ont une vision trop courte ; en Amérique du Nord, ils ont comme objectif 5 millions de dollars en cinq ans. En Europe, c'est 25 M$ en 20 ans. Quand ils arrivent dans une entreprise, les bailleurs de fonds changent son ADN et finissent souvent par chasser les fondateurs. Un bon investisseur devrait comprendre les aspirations des jeunes qui se lancent en affaires, pas juste le marché ciblé.

«Selon mes recherches, seulement 15 % des investisseurs ont comme priorité le bonheur de l'entrepreneur. Les autres préfèrent se concentrer sur des mesures très objectives de la performance. Parce qu'ils pensent que, si l'entreprise va bien, l'entrepreneur sera heureux. Alors que c'est le contraire : c'est parce que l'entrepreneur est heureux que ses affaires vont bien.»

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