L'âge d'or de l'horticulture est terminé


Édition du 05 Juillet 2014

L'âge d'or de l'horticulture est terminé


Édition du 05 Juillet 2014

Photo: Shutterstock

Après des décennies de croissance, l'âge d'or de l'horticulture ornementale est terminé. Les X et les Y ont trouvé d'autres façons de se détendre. Comme voyager et cuisiner.

Il y a sept ans, Planterra, un important importateur et fournisseur pour les centres de jardinage et les fleuristes, réalisait 10 % de ses ventes avec des plantes artificielles ; aujourd'hui, c'est 25 %. Depuis la fin des années 2000, ses ventes de plantes et d'arbustes artificiels augmentent de 15 % par année, alors que ses ventes de plantes vivantes reculent de 20 %.

«Je viens de réaliser un projet de 15 000 $ pour un jeune couple qui voulait avoir des fleurs artificielles autour de sa piscine. Les jeunes aiment les fleurs, mais n'ont pas le temps de s'en occuper», raconte Leslie C. Thompson, directrice, comptes commerciaux, et designer principale de Planterra, à Dorval.

Comme la demande augmente, on trouve aujourd'hui sur le marché des plantes artificielles de grande qualité. «Les gens qui viennent chez moi s'y laissent prendre», assure Julie Cusson, une jeune professionnelle de 38 ans qui illustre très bien la tendance.

Quand elle a acheté une maison sur la Rive-Sud de Montréal, elle voulait assouvir son penchant pour les plantes, mais n'avait ni le goût ni le temps de s'en occuper. Son jardin est peuplé de plantes artificielles. Elle vient justement d'acheter trois cèdres artificiels.

«Au début, ma mère trouvait mes goûts bizarres, mais maintenant, c'est elle qui me les achète !» raconte Mme Cusson en riant.

«On note depuis cinq ans un changement de comportement d'achat, constate aussi Nathalie Deschênes, directrice adjointe de la Fédération interdisciplinaire de l'horticulture ornementale du Québec. Les baby-boomers faisaient dans le do-it-yourself, alors que les X et les Y font plus dans le prêt-à-servir.»

«Quand un baby-boomer vend sa maison pour acheter un condo, ça fait un jardinier de moins. Les jeunes sortent, voyagent, cuisinent et n'ont pas le temps de jardiner, raconte Mme Deschênes. Oui, l'âge d'or de l'horticulture ornementale est terminé. Et c'est une tendance mondiale.»

Arrangements sur mesure

Pour les centres de jardinage et les fleuristes, vendre moins de plantes vivantes et plus de plantes artificielles n'est pas plus mal. D'autant que l'aversion des X et des Y pour le terreau crée des occasions : ils ont plus recours aux services de paysagistes que leurs ascendants. Et on voit de plus en plus dans les centres de jardinage de jeunes couples se présenter avec leurs pots vides et repartir avec des arrangements préparés sur mesure par un jardinier.

Pour ce qui est des producteurs de plantes vivantes, l'adaptation risque d'être plus difficile. «Il est possible que des producteurs qui n'ont pas de relève et ne veulent pas faire l'effort de se réinventer décident de fermer boutique», estime Mme Deschênes.

Chez le producteur de terreau Fafard et frères, du Centre-du-Québec, on sent aussi une baisse de l'engouement pour l'horticulture ornementale. Mais partiellement compensée par une hausse de la culture de plantes alimentaires.

«Les jeunes sont moins enclins à se compliquer la vie avec le jardinage ornemental, mais ils aiment cuisiner et recevoir. Et cultiver quelques pots de fines herbes ou de tomates sur le balcon pour agrémenter leurs plats est de plus en plus populaire», explique Sonia Benoit, directrice marketing de Fafard.

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