Indien d'origine, Saguenéen pur laine et PDG d'avenir


Édition du 03 Juin 2017

Indien d'origine, Saguenéen pur laine et PDG d'avenir


Édition du 03 Juin 2017

[Photo : 123RF]

Imaginez un brillant entrepreneur en technologies de l'information et des communications (TIC), originaire de Saguenay mais d'ascendance indienne, qui raconte comment, jeune, il s'associait à ses amis de Chicoutimi-Nord pour se quereller avec les garçons de l'autre rive venus reluquer les filles... Et vous avez Robi Guha.

Il a tout juste 40 ans, est né à Chicoutimi d'un père indien et d'une mère québécoise et se veut, avec raison, un pur produit de la région. Il préside toujours TLM, l'entreprise qu'il a fondée en 2003 avec son frère jumeau Baskhor et qui compte 35 employés. Il lui faudrait en ajouter quelques-uns, mais ils ne sont pas faciles à trouver quand toute la planète cherche des talents en TIC.

Au-delà de son métier d'entrepreneur, Robi Guha symbolise tout ce que le Québec pourrait gagner si on parvenait véritablement à régionaliser l'immigration. Il s'agit d'un enjeu constant, toujours présent dans les grands discours officiels sans avoir été véritablement relevé. Sauf, de temps à autre, par un parcours atypique comme celui de la famille Guha.

Son père, Jayanta Guha, est arrivé au Québec au tournant des années 1970 en provenance de l'Inde. Après avoir terminé son postdoctorat en géologie à l'Université de Montréal, il a été recruté comme professeur par l'Université du Québec à Chicoutimi pour enseigner la métallurgie. Il n'est jamais parti... et porte aujourd'hui le titre de professeur émérite tout en continuant à faire valoir dans différentes expositions son autre passion : la photographie.

Robi a lui aussi fréquenté l'UQAC, comme étudiant en génie informatique. Et il fait aujourd'hui partie de la nouvelle génération d'entrepreneurs technos qui redéfinissent d'un bout à l'autre l'économie du Québec.

TLM aide les entreprises en TIC à mettre au point leurs propres produits en intervenant en amont pour raffiner leur offre. «Ces entrepreneurs sont souvent habiles à déceler les marchés sans être nécessairement des experts en technologies, dit Robi Guha. Nous leur offrons les solutions dont ils ont besoin, mais il faut viser juste : si je manque mon coup, mon client est mort...»

La grande majorité de ses clients sont établis à Montréal. Même si la distance n'a plus d'importance et que ce genre de travail peut s'effectuer à des centaines de kilomètres, il va régulièrement les rencontrer, ne serait-ce que pour renforcer la relation de confiance. La plupart, et c'est compréhensible, veulent tôt ou tard en savoir davantage sur ce PDG saguenéen au nom inhabituel.

«Aucun problème. Je leur raconte volontiers mon histoire, dit-il, et dans ce milieu, les gens ne s'en formalisent jamais. Au contraire, je rêve d'attaquer le marché mondial et ça pourrait devenir un atout.»

Sans avoir la prétention de servir d'exemple, il n'a aucune intention de quitter son coin de pays, qui vit pourtant de grandes interrogations quant à son avenir. «Ici, nous pouvons compter sur l'engagement des gens, sur leur énergie, sur leur potentiel de créativité, dit-il. Ce sont autant de facteurs pour bâtir et pour nous ouvrir sur l'international. Le potentiel est extraordinaire ; tout le monde devrait le faire.» Robi Guha, fils d'immigrant, en est convaincu. Il n'est pas le seul. Et c'est là l'un des axes de croissance les plus prometteurs du royaume.

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