Indice entrepreneurial québécois 2017

Publié le 01/11/2017 à 09:26

Indice entrepreneurial québécois 2017

Publié le 01/11/2017 à 09:26

Par Matthieu Charest

[123RF]

Depuis la création de l’Indice entrepreneurial québécois, en 2009, les femmes sont toujours moins nombreuses que les hommes, tous âges confondus, à vouloir se lancer en affaires. Pourquoi? C’est la grande question auquel tente de répondre la dernière édition de l’indice, révélée ce matin dans le cadre du Rendez-vous Réseau M 2017.

Publié en collaboration avec Léger, la Caisse de dépôt et placement du Québec, ainsi que l’Institut d’entrepreneuriat Banque Nationale de HEC Montréal, le document démontre que pour ce qui est des intentions d’entreprendre, les femmes sont nettement moins nombreuses que les hommes.

Alors que 25,7% des hommes songent à se lancer en affaires, la proportion chute à 16,7% chez les Québécoises.

Elles sont aussi moins nombreuses à entreprendre des démarches en vue de démarrer leur entreprise, à 7,5% contre 11,4% pour les hommes. Moins nombreuses à devenir propriétaire, à 5,3% contre 8,6% et par conséquent, moins de femmes connaissent la fermeture de leur entreprise, à 8,5% versus 14,3% pour leurs homologues masculins.

Cela posé, «en dépit du fait qu’elles soient moins nombreuses que les hommes dans la chaîne entrepreneuriale (en nombre absolu), les femmes passent davantage des intentions aux démarches», note le rapport.

Bref, si elles sont moins nombreuses à vouloir se lancer en affaires, celles qui le veulent prennent davantage action que leurs vis-à-vis masculins.

Enfin, le rapport du Réseau M de la Fondation de l’entrepreneurship qualifie les femmes québécoises de la plus importante «réserve entrepreneuriale dont recèle le Québec. Si les femmes étaient présentes autant que les hommes dans domaine [de l’entrepreneuriat], le taux de propriétaires hausserait du tiers, passant de 7,5% à 9,9%. La différence entre la propension des hommes à être des entrepreneurs et celle des femmes se traduit par une perte théorique de dizaines de milliers d’entreprises au Québec».

Sur la bonne voie

Malgré tout, des lueurs d’espoir quant à l’entrepreneuriat féminin parsèment l’Indice entrepreneurial québécois 2017. D’abord, entre 2009 et 2017, le taux «d’intentions» d’entreprendre a triplé chez les femmes, passant de 5,4% à 16,2%.

Par ailleurs, si 39,8% des propriétaires d’entreprises en 2017 sont des femmes, le taux de nouvelles entrepreneures, dont l’entreprise a démarré il y a moins d’un an, est de 51,4%, surpassant ainsi les hommes.

«Il faut maintenant encourager davantage de femmes à se lancer en affaires et mettre en valeur celles qui le font déjà, afin d’en faire des modèles inspirants pour la jeune génération, a affirmé Michèle Boisvert, première vice-présidente, rayonnement des affaires à la Caisse de dépôt et placement du Québec. Les résultats de l’Indice 2017 laissent présager un “momentum” favorable pour les jeunes femmes […].»

Autre statistique intéressante: le fait de provenir d’une famille d’entrepreneurs augmente les chances des femmes de se lancer en affaires de 2,9 fois, contre 1,6 fois pour les hommes. Cet état de fait augmente aussi les chances pour les entrepreneures, de 83%, d’avoir une entreprise avec un employé et plus.

«Provenir d’une famille en affaires efface quasiment les différences entre le taux d’intention de créer ou de reprendre une entreprise des jeunes femmes et celui des jeunes hommes», rapporte l’Indice 2017.

Les enjeux

De nombreux écueils demeurent toutefois pour les femmes qui désirent se lancer en affaires. Règle générale, selon le document, les femmes pensent qu’elles sont beaucoup moins aptes à créer ou à reprendre une entreprise que les hommes.

Elles seraient aussi «quel que soit leur groupe [d’âge], à avoir une plus grande aversion au risque que leurs homologues masculins».

Les attitudes quant à l’entrepreneuriat sont également plus négatives chez les femmes. Par exemple, parmi les jeunes femmes qui ne sont pas en train d’effectuer des démarches pour se lancer en affaires, qui sont «hors de la chaîne entrepreneuriale», 53,9% considèrent que «l’entrepreneuriat est un choix de carrière désirable», contre 77,1% des jeunes hommes.

À l’affirmation «l’enrichissement personnel d’un entrepreneur est sain», 41,2% d’entre elles sont d’accord, contre 61,7% d’entre eux.

Puis, 40,8% des jeunes femmes pensent que «les entrepreneurs s’impliquent dans leur communauté», contre 59,3% des jeunes hommes. Enfin, elles sont seulement 33,8% à penser que les «entrepreneurs sont généralement honnêtes», contre 38,0% des jeunes hommes.

Outre l’attitude et la confiance en soi, si elles sont maintenant plus nombreuses à l’université, elles ne «sont pas assez dans des disciplines d’où émergent de nombreux projets entrepreneuriaux porteurs (particulièrement en sciences et en technologie)».

Enfin, le document qui accompagne l’Indice 2017 fait état d’un article publié par le Harvard Business Review qui affirme que «les bailleurs de fonds de firmes de capital de risque entretiendraient des stéréotypes à l’égard des entrepreneures, et cela joue en leur défaveur». De fait, le financement privé serait plus difficile à obtenir pour les femmes qui veulent se lancer en affaires.

Des pistes de solution

Trois recommandations sont formulées par l’Indice 2017 du Réseau M de la Fondation de l’entrepreneurship afin de stimuler l’entrepreneuriat chez les femmes québécoises.

En premier lieu, soutient le document, il faudrait mieux comprendre les réalités des femmes entrepreneures puisque celles-ci ne constituent pas «un bloc monolithique». Il faut donc mieux étudier le phénomène, car «les recherches et les études sont encore trop peu nombreuses».

Ensuite, il faudrait mieux éduquer les Québécois, et notamment les femmes, en mettant de l’avant des modèles de femmes entrepreneures de divers horizons. Par exemple, «en faisant la promotion de modèles féminins dans les médias», et raconter leurs parcours.

Puis, le rapport affirme qu’il faudrait mieux soutenir les femmes entrepreneures à toutes les étapes de leurs démarches entrepreneuriales.

Toutes des actions qui mènerait vraisemblablement à un enrichissement collectif. Selon une étude de la Banque Nordea, une institution scandinave, «les entreprises qui ont une femme à la direction générale, ou à la présidence du conseil, ont un rendement annualisé de 25% depuis 2009, ce qui représente plus du double du rendement observé par le MSCI World Index, qui se situe à 11%».

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