Conseils de croissance


Édition du 14 Mars 2015

Conseils de croissance


Édition du 14 Mars 2015

[Photo: iStock]

Si vous avez de grandes ambitions pour votre PME, mettez en place un comité consultatif ; vous serez mieux positionné pour voir grimper vos revenus et votre productivité, selon une étude publiée récemment par la Banque de développement du Canada (BDC).

Les ventes des entreprises bondissent en moyenne de 66,8 % au cours des trois années qui suivent la formation d'un comité consultatif (CC), par rapport à 22,9 % dans les trois années qui la précèdent. La productivité, elle, augmente de 5,9 % en moyenne, par rapport à 3,2 % pour les trois années précédentes.

L'étude a aussi révélé que sur une période de 10 ans, les ventes des entreprises dotées d'un comité ont été de 24 % plus élevées que celles d'entreprises similaires qui n'ont pas de comité.

«Les entrepreneurs sont seuls au sommet, dit Jean-René Halde, président et chef de la direction de la BDC. Quand ils s'entourent de gens d'expérience, ils évitent les erreurs et ils obtiennent l'élan pour aller plus vite.» Bien que l'étude se penche uniquement sur les comités consultatifs, M. Halde est convaincu que les conseils d'administration (CA) procurent les mêmes bénéfices. À condition toutefois qu'il s'agisse de vrais CA, et non de CA figuratifs formés du beau-frère et du meilleur ami de la famille.

La BDC y croit tellement qu'elle vient de lancer un service de consultation pour guider pas à pas les PME dans la mise sur pied d'un CC.

Même conviction au Fonds de solidarité FTQ. «Dans beaucoup d'entreprises québécoises, le pouvoir décisionnel est concentré entre les mains d'un fondateur ou d'un actionnaire majoritaire, indique Normand Chouinard, premier vice-président aux investissements. Implanter une bonne gouvernance permet d'atteindre un niveau plus stratégique, de réduire le risque, d'augmenter le rendement et de créer de la valeur. Au début, les entrepreneurs sont un peu réticents, mais nous les convainquons avec des exemples de réussite.»

M. Chouinard cite le cas du Groupe Solmax, de Varennes, qui exporte dans 60 pays et compte des usines en Malaisie et au Chili. «Quand le Fonds est devenu partenaire en 1996, Solmax voulait passer d'installateur de géomembranes à fabricant, dit-il. L'apport du CA a été décisif pour la réussite de cette transition et pour prendre de l'expansion à l'international. Sans lui, Solmax ne serait pas devenue un chef de file mondial.»

Du pain sur la planche

Malgré ces avantages, 76 % des entreprises canadiennes n'ont ni CC ni CA. Il y a donc un rattrapage à faire. Cependant, une amélioration est également nécessaire dans les CA eux-mêmes, selon M. Halde. «On a réalisé de grands progrès au cours des dernières années, mais les CA peuvent jouer un rôle encore plus proactif pour aider les entreprises à devenir plus concurrentielles à long terme.»

D'après lui, les entreprises d'ici ne sont pas assez compétitives en ce qui concerne la taille, la productivité, l'innovation et l'internationalisation. Par exemple, le nombre des moyennes entreprises a reculé de 17 % de 2006 à 2010, selon une autre étude de la BDC. «Les CA excellent dans la surveillance, mais ils doivent aussi inciter la direction à remettre en question le statu quo et à voir plus loin», insiste M. Halde, donnant des exemples de questionnements : l'entreprise a-t-elle envisagé telle ou telle avenue ? Ses cibles de croissances sont-elles réalistes, assez ambitieuses ? Investit-elle assez en équipements, en TI, en R-D ? Y a-t-il un réel besoin d'exporter ? Est-elle outillée pour relever ce défi ? Bref, il faut donner à la compétitivité une plus grande place dans les ordres du jour des conseils, croit-il.

24 %: Sur une période de 10 ans, la vente des entreprises dotées d'un comité consultatif ont été plus élevées de 24 % que celles d'entreprises similaires qui n'en avaient pas. Source : Banque de développement du Canada

 

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