L'idole de Vincent Lacroix? Lui-même !

Publié le 12/11/2009 à 08:00

L'idole de Vincent Lacroix? Lui-même !

Publié le 12/11/2009 à 08:00

Vincent Lacroix est décrit comme personnage narcissique. Photo : LesAffaires.com

Vincent Lacroix était un voleur peu subtil. Son modus operandi consistait à faire main basse sur les économies des déposants sans qu'aucun gardien du système financier ne réagisse. Avec les dollars ainsi amassés, il multipliait les acquisitions d'entreprise et menait la grande vie.

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Yvon Laprade, journaliste d'expérience en lock-out du Journal de Montréal, raconte l'histoire de ce scandale, qui a appauvri 9 200 investisseurs québécois, dans Autopsie du scandale Norbourg, en librairie depuis le 11 novembre.

" Je rassemble les pièces du casse-tête et je raconte l'histoire de Norbourg. Je fais comprendre ce qui s'est passé. Je défais certains mythes ", explique l'auteur.

Il donne la parole aux victimes. " Je voulais mettre un visage sur les 9 200 victimes de Norbourg pour que leur voix soit entendue. Elles sont toujours mises à l'écart. "

Le journaliste a aussi obtenu le point de vue de gens jusque-là silencieux sur le sujet, tels que le syndic Gilles Robillard, Jean-Claude Scraire, ex-pdg de la Caisse de dépôt et placement du Québec, et Michel Fragasso, ancien président du conseil des fonds Évolution, les fonds qu'a achetés Vincent Lacroix de la Caisse de dépôt et placement en décembre 2003.

À propos du rôle de la Caisse dans ce fiasco, Yvon Laprade souligne que l'institution québécoise a vendu en mode accéléré (35 jours au lieu de 60) les Fonds Évolution et Capital Teraxis à Vincent Lacroix sans se poser de questions sur les moyens financiers de l'acheteur, qui a d'ailleurs réglé au comptant cette transaction 10,3 millions. Où avait-il pu trouver cette somme ? s'interroge l'auteur.

Un personnage qui aime la grosse vie

Dès les premières pages, on apprend qu'au secondaire, M. Lacroix avait pour idole sa propre personne, ce qui annonce le narcissisme du personnage en devenir.

Décrit comme solitaire, ambitieux et manipulateur, cet escroc est surtout un fonceur. Il savait en outre s'assurer de la fidélité de ses collaborateurs en les comblant de largesses, payées avec l'argent de ses victimes.

M. Lacroix allègue qu'il aurait versé des pots-de-vin de 100 000 $ à Jean Renaud, fonctionnaire au ministère des Finances, pour son rôle dans l'octroi d'une subvention de 1 million que le provincial a versée à Norbourg en novembre 2001 pour l'aider à lancer des fonds communs " faits au Québec ".

Par ailleurs, M. Laprade ne croit pas en l'existence de fonds cachés dans les paradis fiscaux. " Il n'y a pas de vraies traces. L'argent est passé dans les voyages (338 000 $ en billets d'avions chez Swiss Air), les achats de maisons et de l'auberge à Magog (payée 2,6 millions de dollars, un mois avant la perquisition d'août 2005). "

Le livre met en lumière le jeu trouble de l'ex-bras droit Éric Asselin, qui n'est pas accusé au criminel puisqu'il bénéficie d'une immunité après sa déposition à la GRC. " C'est peut-être lui qui aurait dû se retrouver en prison ", dit M. Laprade.

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