Le Biodôme, producteur de chaleur pour le Planétarium


Édition du 01 Février 2014

Le Biodôme, producteur de chaleur pour le Planétarium


Édition du 01 Février 2014

Jean Bouvrette, responsable du projet et chef de section des services techniques d'Espace pour la vie regroupant le Biodôme, l'Insectarium, le Planétarium et le Jardin botanique. Photo: Jérôme Lavallée

Le Biodôme alimente déjà le Planétarium en énergie grâce à la géothermie. Et il pourrait un jour faire fonctionner d'autres installations du Parc olympique.

Le Biodôme peut compter sur un système de chauffage et de climatisation efficace qui lui a permis de remporter plusieurs prix, dont l'ASHRAE Technology Award 2013 dans la catégorie des bâtiments publics remis par l'American Society of Heating, Refrigerating and Air-Conditioning Engineers (ASHRAE), gagné conjointement avec la firme Ecosystem.

Ce véritable «musée vivant», avec ses 250 espèces animales et 500 sortes de végétaux, utilise un système ingénieux : les températures extrêmes de ses quatre écosystèmes fonctionnent à la façon de vases communicants. D'immenses tuyaux transportant du liquide caloporteur permettent de transférer d'un écosystème à l'autre les basses températures du monde polaire (- 5 C en hiver) ou la chaleur de la forêt tropicale (23 C).

Mais l'atout principal du Biodôme réside dans la vaste nappe phréatique qui se trouve sous ses pieds. Située à plusieurs dizaines de mètres sous terre, elle offre une réserve importante d'eau, dont la température varie de 13 C à 20 C. Grâce à son système de géothermie à boucle ouverte, le musée utilise cette chaleur pour se chauffer.

Ce système pourrait permettre de fournir en énergie d'autres installations du Parc olympique, qui pourraient ainsi «se brancher» sur le Biodôme. Cela nécessiterait un changement dans le permis d'utilisation de la nappe phréatique. Présentement, le ministère de l'Environnement permet au Biodôme d'y puiser jusqu'à 500 galons par minute. Le souhait d'Espace pour la vie, qui gère le Biodôme, serait de doubler ce volume.

Le cas du Planétarium

Déjà, les surplus énergétiques du Biodôme servent à chauffer et à climatiser en partie le Planétarium Rio Tinto Alcan, qui a ouvert ses portes en avril dernier. Un système de tuyauterie souterrain relie le nouveau bâtiment au Biodôme. Au lieu d'évacuer ses surplus de chaleur vers l'extérieur, le Biodôme les détourne vers le Planétarium, qui est en voie d'obtenir la certification LEED Platine.

S'il n'y a pas de surplus, le Biodôme devient en quelque sorte un producteur de chaleur «qui partagera une partie de la facture qui reste encore à déterminer», explique Jean Bouvrette, responsable du projet et chef de section des services techniques d'Espace pour la vie regroupant le Biodôme, l'Insectarium, le Planétarium et le Jardin botanique.

Ces surplus varient selon plusieurs facteurs, notamment les saisons. Les coûts de la consommation du Planétarium, qui a ouvert ses portes en avril, restent encore à évaluer. «Il est trop tôt ; nous n'avons pas encore fait de bilan.» Cependant, le projet pourrait permettre à la Ville de Montréal, qui gère l'Espace pour la vie, des économies considérables sur la facture énergétique du Parc olympique.

«Nous avons eu des discussions avec l'aréna Maurice-Richard, le Centre Pierre-Charbonneau et la RIO [Régie des installations olympiques]», avance Jean Bouvrette. Des représentants de ces installations ont déjà discuté ensemble à l'automne 2013 de leurs besoins énergétiques futurs. Ils ont évoqué la possibilité de s'alimenter au système de chauffage du Biodôme : un système géothermique à boucle ouverte qui puise dans ce «qui serait l'une des plus importantes nappes phréatiques du pays», indique Jean Bouvrette.

Aucune esquisse de partenariat formel n'est encore sur la table. Jean Bouvrette n'en reste pas moins convaincu ùde la faisabilité de l'initiative en raison du volume de la nappe phréatique. «Je n'ai pas de doute quant à notre capacité d'alimenter ces installations.»

Il y a encore loin de la coupe aux lèvres. «Cela nécessite des modifications à leurs infrastructures. Donc, ça prend de l'argent et des devis. Mais les projets sont lancés», dit-il. Il reste notamment à estimer précisément leurs besoins en énergie pour chacune des installations.

Le momentum est bon. Ces discussions coïncident en effet avec les besoins de réaménagement et de rénovation de certaines de ces infrastructures. La mise en chantier de l'aréna Maurice-Richard et du Centre Pierre-Charbonneau remonte à la fin des années 1950, alors que les installations olympiques ont été construites au cours des années 1970.

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