Une taxe plus sévère en France pourrait toucher les revenus de Boralex

Publié le 21/11/2022 à 18:36

Une taxe plus sévère en France pourrait toucher les revenus de Boralex

Publié le 21/11/2022 à 18:36

Par La Presse Canadienne

Boralex avait prévenu que la mesure rétroactive de récupération des profits en France pourrait avoir un impact financier sur ses résultats. (Photo: courtoisie Boralex)

Le gouvernement français se prépare à rendre encore plus sévère sa taxe sur les surprofits des producteurs d’énergie, une décision qui pourrait toucher les revenus de la société québécoise Boralex.

Alors que la flambée des prix de l’énergie frappe de plein fouet les ménages européens, la France a annoncé en août qu’elle imposerait une taxe rétroactive sur les surprofits des producteurs d’énergie réalisés depuis le 1er janvier 2022.

Or, la France se prépare maintenant à serrer encore plus la vis que le plafond prévu par l’Union européenne de 180 euros le mégawatt-heure (MWh). Les élus français discutent de la possibilité de faire passer ce plafond à 100 euros le MWh pour l’énergie éolienne, solaire, hydroélectrique et nucléaire. Ce plafond serait rétroactif à partir de juillet 2022.

Si elle entre en vigueur sans modification, la décision aura un impact sur les revenus de Boralex, croit Nelson Ng, de RBC Marchés des capitaux. «Le plafond proposé éliminerait tous les gains liés aux prix élevés en France», indique-t-il.

L’analyste estimait qu’un plafond de 180 euros le MWh permettrait tout de même à Boralex de générer une augmentation liée au prix élevé de 240 millions de dollars (M$) en bénéfice avant impôt, intérêt et amortissement (BAIIA). Avec la réduction du plafond à 100 euros, ce gain ne serait plus que de 50M$.

L’entreprise québécoise avait déjà prévenu que la mesure rétroactive de récupération des profits en France pourrait avoir un impact financier sur ses résultats. La société a inscrit une provision de 57M$ à cet égard, lors de ses résultats du troisième trimestre diffusés au début du mois de novembre.

La société avait aussi indiqué que cette provision, qui représenterait la totalité de la portion des revenus qui pourraient potentiellement être touchés par le partage, serait mise de côté. Elle a prévenu qu’elle prévoyait dévoiler une autre provision à cet égard au quatrième trimestre.

«Ça veut dire que nous allons enregistrer les revenus (excédentaires), mais nous allons les mettre de côté immédiatement par la suite, à moins que le gouvernement publie les seuils (à partir duquel les prix demandés seraient considérés comme excédentaires)», avait expliqué le chef de la direction financière, Bruno Guilmette.

L’annonce est une «surprise désagréable», mais n’incite pas Ben Pham, de BMO Marchés des capitaux, à revoir sa thèse optimiste. «La chose importante à retenir, c’est que l’augmentation des prix était un plus, mais ce n’était pas la raison principale d’acheter l’action», commente l’analyste.

M. Pham souligne que Boralex continue d’enregistrer une croissance interne de ses activités et que son bilan est solide avec des réserves d’argent de 654M$.

L’analyste de BMO Marchés des capitaux souligne que l’entreprise prévoit lancer 134 mégawatts en projet en France 2023. «Notre compréhension est que le plafond en France ne s’appliquera pas sur les nouveaux projets afin d’encourager la construction de nouveaux projets.»

L’action perd 46 cents, ou 1,27%, à 35,78$ à la Bourse de Toronto, en après-midi.

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