Des investissements qui en valent la peine


Édition du 07 Mai 2016

Des investissements qui en valent la peine


Édition du 07 Mai 2016

Par Benoîte Labrosse

[Photo : Shutterstock]

Les gens ont tendance à croire que les investissements des PME manufacturières en achat d'équipement entraînent des pertes d'emploi. Faux, répond le Baromètre industriel québécois 2015 de Sous-traitance industrielle du Québec (STIQ). Ainsi, les PME manufacturières qui ont investi plus de 5 % de leur chiffre d'affaires en achat d'équipement l'année dernière sont beaucoup plus nombreuses à avoir augmenté leur effectif que celles qui y ont investi moins de 2 %, indique le Baromètre. «C'est une nouvelle rafraîchissante», fait remarquer Richard Blanchet, pdg de STIQ, qui a publié le 6 mai la 7e édition de son étude annuelle.

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L'association d'entreprises et de clients qui vise à améliorer la compétitivité des chaînes d'approvisionnement manufacturières du Québec a choisi «d'élargir son spectre d'entreprises vers le haut et vers le bas» et d'interroger 500 PME comptant de 10 à 500 employés. «Nous avons maintenant le luxe de comparer avec les données des années précédentes, mais aussi entre les tranches d'entreprises, selon le nombre d'employés», précise M. Blanchet.

Investissements en baisse

Les principaux défis des PME manufacturières en 2016 se résument en un seul mot : investissements. «Nos résultats nous montrent la faiblesse des investissements en R-D, en technologies de l'information et des communications [TIC], en formation et en achat d'équipement, note-t-il. Ces résultats ont diminué, et ce n'est pas de bon augure, parce que notre étude démontre que ces investissements sont payants, entre autres par rapport au chiffre d'affaires, à l'exportation, au recrutement, à l'augmentation du nombre d'employés, à la diversification des marchés et à la création de partenariats.»

Le Baromètre précise que «les investissements en achat d'équipement et en R-D sont à leur plus bas niveau depuis cinq ans». Cela ne laisse pas entrevoir une «amélioration significative de la productivité et de la compétitivité des entreprises à court terme».

«Il faut le répéter : ce n'est pas une dépense, c'est un investissement, dit M. Blanchet. Par contre, les PME doivent relever le défi d'investir dans un climat d'incertitude, alors que le dollar canadien est plutôt faible par rapport au dollar américain et à l'euro.» Sans oublier la difficulté pour les entreprises d'établir des horizons de commandes à moyen et à long terme. «Si vous ne savez pas ce que vous allez faire dans un ou deux mois, c'est difficile de prendre le risque de dépenser quelques centaines de milliers de dollars pour acheter un équipement», souligne le pdg de STIQ.

Les petites doivent planifier davantage

Il semble que les petites entreprises soient beaucoup moins portées à faire de la planification stratégique que les grandes : si 71 % des PME de 50 à 500 employés en ont réalisé une au cours des trois dernières années, cette proportion chute à 36 % pour les entreprises de 10 à 19 employés et à 43 % pour celles de 20 à 49 employés. «C'est malheureux, car nos chiffres montrent que c'est un exercice payant pour les entreprises, souligne M. Blanchet. Celles qui se sont dotées d'une planification stratégique investissent davantage en formation, en R-D et en TIC. Elles réalisent également plus de ventes aux États-Unis et à l'international, et font davantage de partenariats avec d'autres PME, par exemple.»

«Faire une planification stratégique, c'est prendre un temps d'arrêt pour connaître nos forces, nos faiblesses et les occasions d'affaires qui s'offrent à nous», dit Michel Labrecque, vice-président aux ressources humaines de CMP Solutions Mécaniques Avancées. «Cela nous permet de savoir où nous voulons aller et les moyens que ça prend pour y arriver.»

Des alliés face au marché mondial

Le Baromètre conclut que «la mise en place de partenariats avec d'autres PME peut s'avérer nécessaire pour enrichir l'expertise, offrir une valeur ajoutée ou accroître la capacité de production», et ainsi décrocher de plus gros ou de nouveaux contrats. Un besoin qui ne fait que s'accentuer, estime Sébastien Farkas, vice-président des opérations chez Techniprodec, une PME montréalaise spécialisée dans la fabrication et l'assemblage de composants complexes dans le secteur aéronautique.

«De plus en plus, les maîtres d'oeuvre demandent à leurs fournisseurs d'être plus intégrés, d'offrir de meilleurs temps de livraison, d'être en mesure de faire du design et de plus en plus d'assemblages complexes, énumère-t-il. Donc, si nous ne sommes pas capables de faire tout ça à l'interne et que nous ne concluons pas d'autres partenariats, nous perdrons le contrat.»

M. Farkas, dont la PME de 50 employés compte AMEC Usinage et Outillages Avitec parmi ses partenaires, a remarqué que l'âge des dirigeants d'une entreprise a un effet sur la possibilité de s'y associer. «J'ai 39 ans, et je dirais que les gens de ma génération sont plus ouverts aux partenariats que les dirigeants plus âgés», dit-il.

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