Même si l'opposition a été unanime à dénoncer que le budget des conservateurs était inadmissible, le gouvernement minoritaire de Stephen Harper survivra, grâce à l'appui des libéraux.
Le chef libéral, Michael Ignatieff, a fait savoir suite au dépôt du document, jeudi, que ses députés s'opposeraient au budget fédéral, mais pas en nombre suffisant pour renverser le gouvernement.
Les leaders libéral, bloquiste et néo-démocrate ont tour à tour déploré que le budget du ministre des Finances, Jim Flaherty, ne vienne pas en aide aux chômeurs, aux aînés ou à l'environnement.
Mais seul le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a été catégorique à l'effet que ses troupes voteraient contre le budget, car ce dernier n'a rien de rentable pour le Québec.
Du côté du Nouveau Parti démocratique, le leader de la formation, Jack Layton, a laissé plané le doute, malgré les questions incessantes des journalistes. Il a affirmé qu'il n'appuyait pas le document, mais impossible de savoir si ses troupes se prononceront pour ou contre le gouvernement, au moment du vote.
Le parti a toutefois dépêché son chef adjoint, Thomas Mulcair, pour préciser sa position, quelques minutes après que le chef libéral eut mis fin au suspense en annonçant qu'il sauverait le gouvernement conservateur. M. Mulcair a ainsi fait savoir, à demi-mots, que les néo-démocrates s'opposeraient au budget.
L'appui d'un seul parti d'opposition suffit au gouvernement minoritaire de Stephen Harper pour survivre à un vote de confiance.
M. Ignatieff a soutenu avoir entendu les Canadiens, qui ne veulent pas d'élections pour le moment.
Refusant d'admettre qu'il maintenait les conservateurs au pouvoir car son parti n'est pas prêt à affronter l'électorat canadien, M. Ignatieff a argué que quand l'alternative libérale sera prête et que la population verra que le choix est clair, le pays sera alors peut-être en élections.