Budget : Flaherty annonce le début d'une nouvelle ère d'austérité

Publié le 04/03/2010 à 18:05

Budget : Flaherty annonce le début d'une nouvelle ère d'austérité

Publié le 04/03/2010 à 18:05

Le ministre Jim Flaherty présente son budget vers 16h00. Photo: Bloomberg

Dans son 5e budget, le ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty, entame le processus de désengagement de l’État de l’économie. Après avoir déboursé des dizaines de milliards pour stimuler l’économie dans une des pires crises financières depuis les années 30, Ottawa s’attaque maintenant au déficit qui sera réduit progressivement pour un retour à l’équilibre budgétaire prévu dans cinq ans.

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De 49,2 G$ en 2009-2010, le déficit fédéral devrait passer à 27,6 G$ en 2011-2012 et à 17,5 G$ en 2012-2013. En 2013-2014, il totalisera 8,5 G$ et en 2015-2016 il aura fondu à 1,8 G$, selon les projections gouvernementales.

Pour y parvenir, Ottawa annonce qu’il va sabrer dans les dépenses gouvernementales plutôt qu’augmenter les impôts des particuliers et des entreprises ou mettre fin au vaste programme d’infrastructures mis en place dans la foulée de la récession. Les réductions d’impôt déjà annoncées par le gouvernement conservateur et qui doivent entrer en vigueur cette année sont également maintenues, tout comme les transferts aux provinces pour la santé et l’éducation.

C’est d’un resserrement des dépenses dans la Défense nationale, dans l’aide internationale et dans les coûts administratifs de l’appareil gouvernemental, de même que d’un réexamen des dépenses de certains programmes fédéraux que proviendra la réduction du déficit, a indiqué M. Flaherty.

L’appareil gouvernemental est particulièrement mis à contribution, alors qu’Ottawa prévoit d’économiser 6,8 G$ en réduisant ses coûts d’ici 2015, notamment en gelant le salaire des fonctionnaires et des élus dès cette année. Ottawa veut également accroître ses recettes en éliminant les échappatoires fiscales qui permettent à un petit nombre de particuliers et d’entreprises de payer moins d’impôt qu’ils ne devraient.

En tout, quelque 17,6 milliards d’économies de dépenses sont prévus sur cinq ans grâce à ces mesures, dont 800 millions dès 2010-2011. Le retour à l’équilibre budgétaire sera aussi obtenu par une augmentation plus rapide des revenus à mesure que l’économie reprend de la vigueur. En conséquence, Ottawa prévoit que le ratio de la dette au PIB du Canada recommencera à baisser à partir de 2011-2012 pour redescendre sous la barre des 32% en 2015.

Dans son discours du budget, le ministre des Finances, Jim Flaherty, a insisté pour dire que des mesures d’exception pour stimuler l’économie avaient été nécessaires, mais qu’il fallait maintenant réduire les dépenses pour ne pas handicaper la croissance future. Si l’essentiel des programmes de stimulation iront à leur terme, aucun nouveau programme d’envergure n’est annoncé.

« Une situation exceptionnelle exige des mesures exceptionnelles. Cependant, en tout temps, le gouvernement doit se remettre en mémoire la véritable source de notre prospérité », a-t-il souligné, rappelant que le travail, les dépenses et les investissements des Canadiens eux-mêmes et non ceux de leur gouvernement étaient le moteur de la croissance économique.

Malgré l’effet indéniable de la crise financière sur le Canada, M. Flaherty a fait valoir que l’économie du pays se portait mieux que celle de la plupart des autres États industrialisés. Les pertes d’emploi survenues aux États-Unis durant la récession, toutes proportions gardées, sont trois fois supérieures à celles enregistrées au Canada, et le taux de chômage au pays est plus bas de 1,5 point de base que celui des États-Unis, une situation sans précédent en plus de trente ans, a-t-il mentionné.

Quant au ratio de la dette fédérale au PIB, à 33,9%, il reste bien en-deçà de ce qu’on observe ailleurs, même si le déficit atteindra cette année le montant record de 53,8 G$.

 

 

 

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