Miser sur la qualité pour étendre ses marchés


Édition du 16 Septembre 2017

Miser sur la qualité pour étendre ses marchés


Édition du 16 Septembre 2017

Viandes du ­Breton exige des bêtes élevées de manière biologique, sans pression ni antibiotiques.

Les éclats de Donald Trump et des lobbys américains font craindre le pire à bien des industries canadiennes. Bois, aluminium, lait... Pourtant, tous ne s'en effraient pas. En tout cas, pas ceux qui travaillent dans le secteur de la production porcine, qui n'est pas soumise, elle, à la gestion de l'offre. Les gens de cette industrie voient, au contraire, grossir leurs marchés ici et au-delà des frontières.

«On s'en fiche, nous, de Donald Trump», dit Vincent Breton, président de Viandes du Breton, la division du groupe Breton Tradition basée à Rivière-du-Loup. Le siège social de l'ensemble est établi à Saint-Bernard-de-Beauce, mais, avec 500 employés, l'usine de Rivière-du-Loup s'impose comme une des plus importantes, et surtout, dans le contexte actuel, une des plus prometteuses.

Pourquoi ? Parce que ses ventes n'arrêtent pas de grimper grâce à ses produits de niche prisés des consommateurs. «Nos coûts sont plus élevés qu'aux États-Unis et que dans l'ouest du pays», dit Vincent Breton. Il est donc essentiel de se démarquer.

L'entreprise possède ses propres fermes et travaille aussi avec des producteurs qui acceptent ses cahiers des charges. Pour les porcs dits de spécialité, elle exige des bêtes élevées de manière biologique, sans pression ni antibiotiques... et qui prennent plus de temps à maturer. Leur viande, perçue comme de qualité supérieure, se vend plus cher. Les consommateurs avertis en raffolent.

Leur viande, perçue comme de qualité supérieure, se vend plus cher. Les consommateurs avertis en raffolent.

Ces produits spécialisés constituent près de la moitié de la production globale de Viandes du Breton, ce qui aide à sa réputation.

«Nous avons travaillé avec nos clients du Japon et des États-Unis, dit Vincent Breton, et ce sont eux qui nous ont fait évoluer vers une offre naturelle et biologique.» Des chaînes comme Whole Foods (maintenant propriété d'Amazon) ou Chipotle Mexican Grill. Avec, notamment, une certification liée au bien-être des animaux pendant leur croissance.

La demande augmente et il faut sans cesse de nouveaux approvisionnements. Viandes du Breton possède des élevages qui assurent 30 % de ses besoins. Le reste vient d'un peu partout au Québec, de l'Estrie au Bas-Saint-Laurent, et d'autres producteurs dans les Maritimes et en Ontario, notamment dans les communautés amish de la région de Stratford, des gens habitués à ne pas brusquer les choses... On compte quelque 350 lieux de production pour la niche bio, qu'il faut certifier chaque année pour répondre aux exigences des clients.

Premier en Amérique du Nord

Évidemment, au départ, les coûts sont plus élevés. L'élevage prend deux fois et demie plus de temps que pour la production porcine standard. Il faut plus d'espace, tout en bannissant les antibiotiques. Et rien ne doit accélérer la croissance des animaux. Le marché en redemande. Dans ce créneau, Viandes du Breton est devenu le premier producteur biologique et certifié bien-être animal en Amérique du Nord. Pas moins de 60 % de ses ventes se font aux États-Unis, sans gestion de l'offre ni rien qu'on puisse attribuer à une protection gouvernementale. À moins d'excès protectionniste, l'entrée demeure grand ouverte.

La Chine ? On y arrive progressivement, dit Vincent Breton. D'autant que les habitants de ce pays sont friands de pièces peu populaires ici : les pieds, la tête, ainsi que d'autres morceaux sur lesquels les consommateurs nord-américains, plus difficiles, lèvent le nez, eux qui ont moins souffert de famines...

Reste un enjeu majeur, qui affecte les entreprises de la région comme celles de presque tout le Québec : la disponibilité de la main-d'oeuvre. «Nous pourrions embaucher 60 personnes demain matin», dit M. Breton. Mais les recrues sont difficiles à trouver. Deux options : automatiser les usines ou aller recruter à l'extérieur, comme au Guatemala, d'où arrivent de nouveaux travailleurs. C'est un beau problème, la gestion de la popularité de ses produits !

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