Le Canada se dirigerait vers une «courte» récession «modérée» en 2023, selon RBC

Publié le 07/07/2022 à 11:31, mis à jour le 07/07/2022 à 18:13

Le Canada se dirigerait vers une «courte» récession «modérée» en 2023, selon RBC

Publié le 07/07/2022 à 11:31, mis à jour le 07/07/2022 à 18:13

Par La Presse Canadienne

Les dépenses des ménages qui se sont accélérées à la fin des confinements liés à la pandémie de COVID-19 ralentiront à mesure que la hausse des prix, des taux d’intérêt et du chômage frappera les ménages, ajoute le rapport de la Banque Royale. (Photo: La Presse Canadienne)

TORONTO — Le Canada se dirige vers une récession en 2023, mais elle sera probablement de courte durée et ne causera pas de dommages aussi importants que les ralentissements antérieurs, estime un nouveau rapport de la Banque Royale.

Les économistes de la banque affirment que la flambée des prix des aliments et de l’énergie, la hausse des taux d’intérêt et les pénuries de main-d’œuvre persistantes pousseront l’économie vers une «contraction modérée» l’année prochaine.

«Nous voyons la croissance ralentir jusqu’à la fin de cette année, mais rester positive, puis nous prévoyons deux trimestres de baisse du produit intérieur brut (PIB) aux deuxième et troisième trimestres de 2023», a affirmé l’économiste Nathan Janzen, de la Banque Royale, lors d’une entrevue. «C’est devenu l’hypothèse de base la plus probable.»

Le Canada verra également le taux de chômage augmenter lentement, puis légèrement plus rapidement l’année prochaine, a-t-il ajouté.

La Banque Royale dit s’attendre à ce que le taux de chômage atteigne 6,6% l’an prochain, mais croit qu’une partie de cette faiblesse pourrait être renversée à partir de 2024.

Le taux de chômage a reculé à 5,1% en mai, son plus faible niveau jamais enregistré.

«Les marchés du travail continueront de rester assez fermes à court terme, c’est pourquoi nous ne prévoyons pas de ralentissement avant l’année prochaine, a observé M. Janzen. Le rythme de croissance de l’emploi commencera cependant à ralentir, mais c’est davantage à cause d’une offre limitée de main-d’œuvre qu’à cause de la demande.»

Entre-temps, le rythme de la croissance des salaires augmentera pour le reste de cette année, a poursuivi M. Janzen, alors que les entreprises cherchent à pourvoir les postes vacants et à retenir les talents, et que les consommateurs continuent d’être confrontés à des prix élevés.

Les dépenses des ménages qui se sont accélérées à la fin des confinements liés à la pandémie de COVID-19 ralentiront à mesure que la hausse des prix, des taux d’intérêt et du chômage frappera les ménages, ajoute le rapport.

La Royale s’attend également à ce que les prix des maisons chutent de 10% au cours de l’année à venir, ce qui soustraira plus de 800 milliards $ à la valeur nette des ménages.

La banque affirme qu’une augmentation de trois quarts de point de pourcentage des taux d’intérêt est probable la semaine prochaine, comme l’a fait la Réserve fédérale des États-Unis le mois dernier.

M. Janzen voit la Banque du Canada opérer une hausse similaire en septembre, pour ultimement porter son taux directeur à 3,25% d’ici la fin de cette année.

«Il n’y a pas beaucoup d’obstacles à ce qu’ils soient assez dynamiques à court terme, a-t-il affirmé. Il est moins coûteux d’agir rapidement à court terme.»

La banque centrale a relevé son taux directeur d’un demi-point de pourcentage à 1,50% en juin, dans le but de maîtriser la flambée de l’inflation.

Mais les consommateurs et les entreprises canadiennes ne s’attendent pas à voir l’inflation se dissiper de façon importante de sitôt, selon deux sondages publiés lundi par la banque centrale.

Chez les consommateurs, les attentes à court terme pour l’inflation annuelle misent sur son accélération à 6,8%, contre 5,1% lors du sondage du trimestre précédent, et les attentes à plus long terme entrevoient une inflation annuelle de 4,0%, plutôt que de 3,2% pour les résultats de l’enquête du trimestre précédent.

Les entreprises s’attendent à ce que l’inflation annuelle au Canada soit encore supérieure à 5,0% dans un an, et toujours supérieure à 4,0% dans deux ans.

La prochaine annonce de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt est prévue pour le 13 juillet, et Statistique Canada publiera vendredi ses données sur l’emploi pour le mois de juin.

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