Le cadre financier conservateur prévoit un surplus de près d'un milliard dès 2024-25

Publié le 14/09/2022 à 14:26, mis à jour le 14/09/2022 à 14:30

Le cadre financier conservateur prévoit un surplus de près d'un milliard dès 2024-25

Publié le 14/09/2022 à 14:26, mis à jour le 14/09/2022 à 14:30

Par La Presse Canadienne

Le Parti conservateur du Québec a présenté mercredi son cadre financier. (Photo: La Presse Canadienne)

Laval — Le Parti conservateur du Québec (PCQ) a présenté mercredi un cadre financier qui réussit le tour de force de réduire massivement les revenus de l’État par des baisses d’impôt et d’augmenter les dépenses tout en dégageant un surplus dès l’année financière 2024-2025.

Le chef du parti, Éric Duhaime, et son prédécesseur, Adrien Pouliot, ont déposé un document de près de 50 pages détaillant les intentions d’un éventuel gouvernement conservateur et leur impact sur les finances publiques, le tout basé sur les projections du Cadre financier de base du ministère des Finances.

«Le Parti conservateur du Québec est clairement le parti de la rigueur budgétaire et aussi de l’équité entre les générations. Ça fait des années que ç’a été ma marotte, l’importance d’avoir une équité entre les générations», a déclaré M. Duhaime, qui a fustigé les partis qui prévoient piger dans le Fonds des générations pour remplir leurs engagements alors que le plan conservateur prévoit de le bonifier à chaque année.

Surplus dès 2024-2025

Ce cadre financier prévoit non seulement un retour à l’équilibre budgétaire, mais bien un surplus de 934 millions de dollars (M$) à l’an trois, surplus qui atteindrait 3,1 milliards de dollars (G$) en 2025-2026 et finalement 6G$ en 2026-2027.

Étalé de 2022 à 2027, le plan conservateur prévoit que la hausse du montant personnel de base et les baisses d’impôt promises se traduiront par un manque à gagner de près de 5,6G$ la première année et d’environ 30G$ au bout de cinq ans. Lorsqu’on y ajoute les autres mesures d’allègement fiscal promises par les conservateurs, le manque à gagner totalise un peu plus de 35G$ une fois arrivé en 2027.

Ce calcul d’impact sur les revenus inclut aussi des mesures résultant en une augmentation des entrées de fonds, la plus importante étant liée à l’effet de la déréglementation, de laquelle on espère tirer 7,9G$ à terme. Les redevances sur le gaz de schiste, dont le PCQ entend relancer l’exploitation, seraient tout de même modestes, se chiffrant à un peu moins de 400M$.

Cette exploitation s’est heurtée à une forte opposition des populations locales où on a tenté de la lancer et le chef conservateur a déclaré, à cet effet, que «l’acceptabilité sociale est très importante pour nous. On a toujours dit qu’on ne ferait pas ça sans acceptabilité sociale. On va laisser les entreprises présenter leurs projets à la population et on va, nous, faire notre travail pour s’assurer que l’acceptabilité sociale soit là avant d’aller de l’avant».

Réduction des dépenses de 32G$

À l’opposé du spectre, du côté des dépenses, le PCQ prévoit une augmentation globale des dépenses de 3,5% par année, mais coupe dans plusieurs postes budgétaires, la plus importante de ces coupes étant l’élimination graduelle des subventions aux entreprises, qui se traduira par un gain de 13G$.

«Nous sommes les champions toutes catégories de l’aide sociale aux entreprises au Québec. Nous on veut mettre fin à ça», a déclaré Adrien Pouliot.

Éric Duhaime a renchéri avec une formule qu’il affectionne: «On ne pense pas que c’est le rôle du gouvernement de choisir des gagnants et des perdants parmi les entreprises privées. Le fait de réduire les taxes pour tout le monde me semble une mesure beaucoup plus neutre de la part de l’État que de commencer à choisir des gagnants».

Pour le chef conservateur, «les entrepreneurs savent que s’ils veulent voir leurs revenus augmenter il faut qu’ils augmentent leur productivité».

Un autre poste de diminution des dépenses se situe dans son intention d’adopter une loi sur le plafonnement des dépenses qui ferait en sorte qu’aucun nouveau programme ne pourrait entraîner de nouvelles dépenses, mais devrait être financé avec une économie équivalente ailleurs dans le budget, ce qui se traduirait par des économies de 6,7G$.

«On a quand même une hausse de dépenses de 16,7% (sur cinq ans), comparée à une hausse de dépenses du ministère de 25,1%, a expliqué Adrien Pouliot. Nous ne coupons pas dans les dépenses. Nous ralentissons l’augmentation des dépenses.»

La santé échappe cependant à cette cible d’augmentation, M. Pouliot expliquant que les augmentations de dépenses à ce poste budgétaire seraient de 5,4% en 2022-2023, puis de 10,7% en 2023-2024, mais de seulement 2,5% en 2024-2025, année où le cadre financier prévoit des économies importantes grâce au jumelage du secteur privé avec le réseau public.

Les conservateurs font le pari que la proposition d’intégrer le privé en santé se traduira par des économies de 4,5G$ sur les trois dernières années du cadre financier et que d’autres économies seraient réalisées notamment par l’élimination des subventions à l’achat de véhicules électriques et par une réduction du budget du ministère des Transports totalisant 3,2G$.

En fin de compte, les réductions de dépenses atteindraient 32G$ au bout des cinq années.

De plus, les projections conservatrices soutiennent que la dette, qui représente 42% du produit intérieur brut, n’en représenterait plus que 34,3% à la fin de l’exercice quinquennal, et ce, malgré le fait qu’elle augmenterait de près de 14G$.

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