Le président et chef de la direction de la Caisse, Charles Emond. (Photo: La Presse Canadienne)
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) affiche un rendement négatif de 5,6% en 2022, une année marquée par une baisse simultanée des marchés boursiers et obligataires.
L’actif net du bas de laine des Québécois a ainsi diminué de 18 milliards de dollars (G$) pour s’établir à 402 G$ en date du 31 décembre 2022, selon ses résultats dévoilés jeudi.
Le président et chef de la direction de la Caisse, Charles Emond, a souligné que la première moitié de l’année a été marquée par la «pire correction simultanée» des marchés boursiers et obligataires en 50 ans.
«Face à ce contexte hors norme, toutes nos catégories d’actifs ont réussi à surpasser leurs indices, alors qu’il y avait peu d’endroits où se réfugier pour les investisseurs.»
Traditionnellement, les obligations offrent une certaine protection contre les corrections boursières dans un portefeuille diversifié, mais la hausse des taux d’intérêt a plombé le marché obligataire l’an dernier.
Le rendement négatif de 5,6% est supérieur au recul de 8,3% de son portefeuille de référence, a souligné la Caisse.
Sur une période de cinq ans, la Caisse a obtenu un rendement annualisé de 5,8%. Le rendement est de 8% sur 10 ans.
En 2022, la Caisse a réalisé 4 G$ de nouveaux investissements au Québec. La valeur de l’actif total au Québec atteint 78,4 G$. En décembre dernier, Charles Emond avait annoncé un nouvel objectif d’atteindre 100 G$ d’actifs d’ici 2026.
Les coûts de gestion ont également diminué, passant de 0,57% à 0,48%.
Une année 2023 difficile
Le contexte va demeurer difficile sur les marchés boursiers, prévient Charles Emond. «J’avais dit que 2022 serait historiquement exigeante. L’année 2023 ne sera pas tellement différente. Il va arriver deux choses. Les taux vont devoir monter un peu davantage pour contenir l’inflation parce qu’elle est têtue. Il va y avoir un ralentissement économique.»
Le premier vice-président et chef des Marchés liquides, Vincent Delisle, estime que les investisseurs nourrissent l’espoir que les banques centrales vont tempérer leur ardeur. «Le marché n’est pas prêt à recevoir un remède un peu plus difficile des banques centrales. (?) Il y a un risque que le marché soit un peu déçu.»
La Caisse fait une croix sur les cryptomonnaies
Charles Emond a aussi affirmé que la Caisse avait fait une croix sur les cryptomonnaies après sa mésaventure dans Celsius Network. L’investissement dans une plateforme d’intérêts et de prêts sur cryptomonnaies, en 2021, s’était évaporé en moins d’un an, engloutissant 200 M$.
«On n’en fera plus», tranche le dirigeant lorsque questionné sur la façon dont la Caisse gérera les risques dans les cryptomonnaies à l’avenir.
Charles Emond a ajouté que la Caisse avait déposé un recours juridique contre la plateforme «pour représentation fausse et trompeuse» sur sa situation financière.
