L'ONU appelle à desserrer l'étau monétaire face au risque de récession

Publié le 03/10/2022 à 11:09

L'ONU appelle à desserrer l'étau monétaire face au risque de récession

Publié le 03/10/2022 à 11:09

Par AFP

Selon Rebeca Grynspan, les pays disposent des «outils nécessaires pour calmer l’inflation et soutenir tous les groupes vulnérables». (Photo: 123RF)

Genève — L’agence de l’ONU chargée du commerce et du développement a appelé lundi les banques centrales à rapidement desserrer l’étau monétaire afin d’éviter une récession planétaire. 

«Nous sommes peut-être au bord d’une récession mondiale provoquée par les politiques» économiques, a déclaré la secrétaire générale de la Cnuced, Rebeca Grynspan, lors de la présentation du principal rapport annuel de cette organisation.

La Cnuced a une nouvelle fois révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale. «Nos projections montrent que la croissance mondiale de 2,5% en 2022 va encore décélérer pour atteindre 2,2% en 2023», a indiqué Rebeca Grynspan.

En mars, l’organisation avait ramené sa projection de croissance économique mondiale pour 2022 de 3,6% à 2,6%.

L’OCDE, qui a maintenu sa prévision à 3% pour 2022, a récemment annoncé tabler sur une croissance de 2,2% l’an prochain. Le FMI prévoit en revanche une croissance de 3,2% cette année, et de 2,9% en 2023. 

«Il est de tradition qu’un taux de croissance mondial de 2,5% soit considéré comme une récession de croissance», a expliqué aux journalistes Richard Kozul-Wright, directeur de l’équipe responsable du rapport.

Selon la Cnuced, la hausse rapide des taux d’intérêt et le resserrement budgétaire dans les économies avancées, combinés aux crises multiples résultant de la pandémie de Covid et de la guerre en Ukraine, «ont déjà transformé la faible croissance mondiale en un ralentissement marqué».

Mais «il est encore temps d’éloigner le risque d’une récession», selon Rebeca Grynspan.

Les banques centrales américaine et européenne tentent de combattre l’inflation ces derniers mois à coup de hausse des taux directeurs, mais les craintes d’une récession provoquée par un resserrement monétaire brutal s’intensifient.

«Croire qu’elles pourront faire baisser les prix en s’appuyant sur des taux d’intérêt plus élevés sans provoquer de récession est», selon la Cnuced, «un pari imprudent».

L’ombre de la récession plane sur les États-Unis, et l’Allemagne devrait être, selon l’OCDE, la première grande économie européenne à basculer en récession l’an prochain.

Selon Rebeca Grynspan, les pays disposent des «outils nécessaires pour calmer l’inflation et soutenir tous les groupes vulnérables». 

«C’est une question de choix politiques et de volonté politique. Mais la ligne de conduite actuelle nuit aux plus vulnérables, en particulier dans les pays en développement, et risque de faire basculer le monde dans une récession mondiale», affirme-t-elle.

Les politiques monétaire et budgétaire prises par les économies avancées poussent le monde vers une récession mondiale et une stagnation prolongée, «infligeant des dommages pires que ceux de la crise financière de 2008 et du choc du Covid-19 en 2020», met en garde la Cnuced.

 

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