États-Unis: la Fed prête à être plus agressive, l'inflation partie pour durer

Publié le 21/03/2022 à 16:00

États-Unis: la Fed prête à être plus agressive, l'inflation partie pour durer

Publié le 21/03/2022 à 16:00

Par AFP

La priorité de la Réserve fédérale est de lutter contre la hausse continue des prix qui représente une menace pour l’économie. (Photo: 123RF)

La banque centrale américaine (Fed) est prête à accélérer la hausse de ses taux en 2022, a assuré lundi son président Jerome Powell, tandis qu’un autre responsable anticipe une accélération continue de l’inflation jusqu’à l’hiver.

« Si nous concluons qu’il est approprié d’agir plus agressivement en augmentant les taux directeurs de plus de 25 points de base (un quart de point de pourcentage, NDLR) lors d’une réunion ou de plusieurs réunions, nous le ferons », a déclaré Jerome Powell lors de la conférence annuelle de la National Association for Business Economics (NABE).

La Fed a relevé mercredi ses taux directeurs, pour la première fois depuis 2018, afin de lutter contre l’inflation qui est au plus haut depuis 40 ans.

Elle a opté pour une première hausse modérée, d’un quart de point de pourcentage, et non d’un demi-point directement, ce qui aurait été un mouvement inhabituellement rapide. Les taux directeurs au jour le jour, qui se trouvaient depuis mars 2020 dans une fourchette de 0 à 0,25%, se situent donc désormais entre 0,25 et 0,50%.

Et plusieurs nouvelles hausses sont à prévoir en 2022, peut-être même une à chaque réunion. La majorité des responsables du comité monétaire voient les taux s’établir à environ 1,75% fin 2022.

Mais « si nous déterminons que nous devons resserrer au-delà » de la mesure considérée comme neutre de 2% ou 2,5%, « nous le ferons également », a souligné le président de la puissante réserve fédérale.

Jusqu’à 3% ? « Non, ce n’est pas quelque chose que nous envisageons », a-t-il toutefois répondu, interrogé lors de cette même conférence.

Faire ralentir l’inflation sans plomber l’économie s’apparente, pour la Fed, à un délicat numéro d’équilibriste. Mais Jerome Powell a, de nouveau, assuré ne pas voir un risque élevé de récession l’année prochaine, car l’économie américaine est « très, très solide ».

Il manque 5 millions de personnes au marché du travail pour que tous les emplois vacants puissent être pourvus, a-t-il détaillé.

 

L’inflation, « principale préoccupation »

La priorité de la puissante Réserve fédérale est donc de lutter contre cette hausse continue des prix, et qui représente une menace pour l’économie.

« Les perspectives d’inflation s’étaient considérablement détériorées cette année avant même l’invasion de l’Ukraine par la Russie », a encore relevé Jerome Powell.

Mercredi, le comité monétaire de la Fed avait doublé sa prévision d’inflation pour 2022 par rapport à ce qu’elle prévoyait en décembre, tablant désormais sur 4,3%.

Et le président de la Fed d’Atlanta, Raphael Bostic, a prévenu lundi que l’inflation pourrait continuer à s’accélérer jusqu’au début de l’hiver puis seulement commencer à ralentir.

« Ma perspective initiale était que l’inflation commencerait probablement à décélérer ce printemps. Il est presque certain, à présent, que cela n’arrivera pas », a-t-il déploré au cours d’un discours prononcé lors de la conférence NABE également.

« La maîtrise des taux d’inflation élevés est ma principale préoccupation pour 2022 », a encore souligné ce membre, non votant cette année, du comité de politique monétaire de la Fed.

Raphael Bostic a dit lundi aux journalistes être « à l’aise » avec une hausse des taux de la Fed « plus agressive, si c’est ce que les données suggèrent comme étant approprié », allant même jusqu’à évoquer la possibilité de les relever d’un point de pourcentage d’un coup si nécessaire. Ou bien de ralentir, selon la situation.

Il a également insisté sur la nécessité, selon lui, de « commencer à ramener le bilan (de la Fed) à des niveaux plus habituels », et « plus rapidement que ce que nous avons fait auparavant ».

Cela pourrait commencer dès le mois de mai, lors de la prochaine réunion, a ajouté lundi Jerome Powell.

 

 

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