É-U: l'inflation ralentit en novembre, à 5,5% sur un an

Publié le 23/12/2022 à 08:54, mis à jour le 23/12/2022 à 10:20

É-U: l'inflation ralentit en novembre, à 5,5% sur un an

Publié le 23/12/2022 à 08:54, mis à jour le 23/12/2022 à 10:20

Par AFP

Les mesures prises par la Fed pour faire ralentir l'économie, et ainsi espérer juguler cette forte inflation, ont cependant découragé les Américains de trop consommer. (Photo: 123RF)

Washington — L’inflation a fortement ralenti en novembre aux États-Unis, mais cela s'est accompagné d'un ralentissement de la consommation alors même que démarrait la saison des fêtes de fin d'année, ce qui pourrait n'être qu'un prélude à la récession anticipée l'année prochaine.

L'inflation est tombée en novembre à 5,5% sur un an contre 6,1% en octobre, selon l'indice PCE que la banque centrale américaine (Fed) veut ramener à 2%, publié vendredi par le département du Commerce.

Et sur un mois, la hausse des prix n'est que de 0,1%, quand elle était de 0,4% en octobre.

Les mesures prises depuis neuf mois par la Fed pour faire ralentir l'économie et ainsi espérer juguler cette forte inflation semblent ainsi commencer à se traduire dans les chiffres. 

Mais cela a aussi découragé les Américains de trop consommer, alors que débutait la saison des fêtes de fin d'année. Malgré les journées de promotions du Vendredi fou et Cyberlundi, fin novembre, les dépenses de consommation n'ont progressé que de 0,1%, contre 0,9% en octobre, comme attendu.

Et, s'ils ont ouvert plus largement leurs porte-monnaie pour consommer des services, ils ont réduit leurs achats de biens.

«Il semble raisonnable de s'attendre à ce que les gens deviennent plus prudents, maintenant qu'ils ont épuisé environ la moitié de leurs économies accumulées pendant la pandémie, et que les conditions du marché du travail s'assouplissent», observe Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics, dans une note.

Les revenus des ménages eux, ont progressé de 0,4%, contre +0,7% le mois précédent. La pénurie de main-d'œuvre que connaît le pays depuis un an et demi conduit en effet les employeurs à relever les salaires pour attirer et conserver le personnel.

 

«Modération»

Les commandes de biens durables, c'est-à-dire ceux utilisés pendant trois ans ou plus, comme les voitures ou appareils électroniques par exemple, ont elles reculé de 2,1% en novembre, après plusieurs mois de hausse, selon les données publiées vendredi également, par le ministère du Commerce.

«Les données mettent en avant un ralentissement de la dynamique d'investissement, mais les dépenses d'équipement restent pour l'instant positives. Cette modération devrait se poursuivre avec un déplacement de la demande des biens vers les services du fait de la hausse des taux d'intérêt», a estimé dans une note la chef économiste pour les États-Unis de HFE, Rubeela Farooqi.

Cependant, hors secteur des transports, les commandes sont en hausse de 0,2%. Cela reflète «en grande partie une chute des commandes d'avions civils, conformément aux données de Boeing», souligne encore Ian Shepherdson.

La consommation, moteur de la croissance américaine, restée soutenue jusqu'à présent, avait permis au PIB de rebondir après deux trimestres de contraction.

La croissance au 3e trimestre est même finalement plus forte que ce qui avait été initialement annoncé, à 3,2% en rythme annualisé et non 2,6% comme avaient indiqué les premiers calculs, selon la 3e et dernière estimation publiée jeudi par le département du Commerce.

Une autre mesure de l'inflation, l'indice CPI, qui fait référence et sur lequel sont indexées les retraites, et avait été publié la semaine passée, avait aussi montré un fort ralentissement en novembre, à 7,1% contre 7,7%.

Ces données avaient été publiées la semaine dernière, au moment même où les responsables de la Fed étaient réunis pour observer l'évolution de l'inflation.

Ils avaient relevé le taux directeur d'un demi-point, un peu moins fort qu'au cours des mois précédents, mais bien plus rapide que l'habituel quart de point. Et la Fed a prévenu qu'il n'était pas encore temps de s'arrêter.

L'institution, en effet, veut attendre de s'assurer que sa bataille contre l'inflation soit gagnée de façon durable, avant de rendre les armes.

D'autant plus qu'elle s'était montrée un peu moins optimiste qu'en septembre sur la trajectoire de la hausse des prix, anticipant 5,6% pour 2022 — quand elle tablait sur 5,4% il y a trois mois, et sur 3,1% en 2023, contre 2,8% auparavant.

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