Budget fédéral: le pari risqué du retour à l'équilibre en cinq ans

Publié le 04/03/2010 à 18:10

Budget fédéral: le pari risqué du retour à l'équilibre en cinq ans

Publié le 04/03/2010 à 18:10

Par Jean-Paul Gagné

Blogue.C’est un budget plutôt optimiste, mais responsable dans les circonstances.

Il est optimiste en ce sens qu’il prévoit arriver à l’équilibre budgétaire en 2015. On peut même dire que c'est un pari risqué, car c'est bien loin cinq ans pour faire une telle prévision.

Entre le ler avril 2009 et le 31 mars 2015, Ottawa aura néanmoins réalisé des déficits totalisant environ 160 milliards de dollars (G$) et accru sa dette d'autant.

L'objectif ambitieux de revenir à l'équilibre en 2015 serait réalisé grâce à une forte croissance des revenus du gouvernement au cours des prochaines années et à un programme de réduction des dépenses audacieux. Dans les deux cas, certaines mesures pourraient s’avérer optimistes.

Ainsi, le gouvernement prévoit notamment réduire ses coûts administratifs de 6,8 G$ en cinq ans et trouver 2,5 G$ de recettes supplémentaires en éliminant des échappatoires fiscales.

D’autres réductions sont tout-à-fait à la portée du gouvernement. C’est le cas des dépenses militaires et de l’aide internationale, qui sera plafonnée.

Revenus et dépenses

Sur le plan des revenus, le budget prévoit une hausse de 8,1 % des rentrées au titre de l’impôt sur le revenu des particuliers en 2010-2011 et une croissance de 6,5 % en moyenne pour les années suivantes. Ce sont des chiffres élevés, supérieurs à la croissance nominale prévue du produit intérieur brut (PIB).

Quant aux impôts payés sur les profits, le budget anticipe des hausses de 14,1 % en 2010-2011 et de 13,7 % en 2011-2012, grâce essentiellement à la remontée des bénéfices, qui seront toutefois diminués par le report prospectif des pertes subies à cause de la récession et par les allégements fiscaux en vigueur.

Ainsi, les revenus budgétaires du gouvernement passeraient de 214 G$ en 2009-2010 à 296,5 G$ en 2014-2015, ce qui est considérable. En pourcentage du produit intérieur brut (PIB), ils passeraient de 7,1 % en 2009-2010 à 7,7 % en 2014-2015. Cela repose une forte reprise de l’économie canadienne, alors que l’économie des États-Unis, de loin le plus important client du Canada, peine à retrouver une véritable croissance.

Sur le plan des dépenses, le gouvernement prévoit une quasi-stabilisation. Selon le budget, le budget des dépenses de programmes seraient de 249 G$, 242 G$, 245 G$, 251 G$ et 258 G$ pour chacune des cinq années suivantes. Selon les estimations présentées, les dépenses gouvernementales devraient passer de 15,6 % du PIB à la fin de mars 2010 à 13,2 % à la fin de mars 2015. Ottawa prévoit geler les salaires des élus et des fonctionnaires, mais peu ou pas d'informations n'ont été données sur les efforts qui seront demandées aux différents ministères.

Soutien à la compétitivité

Sur le plan de la compétitivité de l’économie, le gouvernement a maintenu son programme de réduction des impôts des entreprises. De plus, il éliminera aussi les droits de douanes sur 1 541 biens d'équuipoement et autres intrants dans la production manufacturière canadienne. Ce sont 300 M$ de plus qui seront éliminées dans les coûts des manufacturiers canadiens. Une commission sera créée pour tenter d’éliminer de la paperasse inutile pour les entreprises.

En outre, le budget prévoit des crédits supplémentaires pour la recherche universitaire grâce à l’accroissement des budgets des organismes subventionnaires, de Génome Canada et de divers centres et laboratoires de recherche. Le gouvernement a compris les dures critiques faites l’an dernier sur le manque de soutien à la recherche universitaire. Au total, ce sont 613 millions de dollars (M$) qui seront investis dans la recherche de pointe au cours des deux prochaines années.

Par contre, il s’engage à revoir ses programmes d’aide à la R&D, ce qui veut dire qu’il y aura éventuellement un réalignement des priorités gouvernementales en cette matière.

Finances publiques

Les initiatives prises pour relancer l’économie cette année et l’an prochain, la baisse des recettes fiscales due à la récession et l’augmentation des dépenses résultant de cette récession contribueront à accroître fortement la dette publique, qui passera de 464 G$ à la fin de mars 2009 à 622 G$ en mars 2015, soit de 29 % du PIB à 32 % du PIB en mars 2015, après avoir touché un sommet de 35,4 % en mars 2011.

La dette fédérale peut paraître raisonnable en pourcentage du PIB, mais elle n’est pas la seule à être supportée par les contribuables, qui ont aussi sur leur dos celles des provinces et des municipalités.

Par contre, la dette publique totale supportée par les Canadiens en pourcentage du PIB est bien inférieure à celle existant dans les autres pays industrialisés.

PLUS : Notre dossier sur le budget Flaherty

 

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