Boralex fait une percée «importante» dans le secteur du stockage d'énergie

Publié le 17/05/2023 à 14:52

Boralex fait une percée «importante» dans le secteur du stockage d'énergie

Publié le 17/05/2023 à 14:52

Par La Presse Canadienne

Boralex vise un portefeuille de projets de stockage de 1000 MW d’ici 2030. (Photo: courtoisie)

Le producteur d’énergie renouvelable Boralex fait une percée dans le marché du stockage de l’énergie. L’entreprise québécoise a remporté un appel d’offres en Ontario pour deux installations de stockage par batterie, pour une capacité totale de 380 mégawatts (MW).

Pour l’entreprise qui veut devenir «un joueur majeur» dans le stockage, c’est «une victoire», selon le premier vice-président et directeur général, Amérique du Nord, Hugues Girardin, en entrevue mercredi.

«On a déjà un projet de 1 MW en France, qui est en service depuis quelques années. (…) Cette fois-ci, on parle vraiment d’une entrée importante. Un projet de 380 MW, c’est relativement important. Ça va être un des grands projets en Amérique du Nord.»

À plus long terme, Boralex vise un portefeuille de projets de stockage de 1000 MW d’ici 2030. «Avec ces deux projets, on est en ligne avec notre plan stratégique, peut-être même un peu en avance», ajoute-t-il.

L’entreprise québécoise fait cette première percée canadienne en Ontario. La province développe la filière du stockage avant le Québec, car l’énergie nucléaire, une part importante du bouquet énergétique ontarien, n’offre pas la même flexibilité que celle procurée par les réservoirs d’Hydro-Québec.

«Le Québec est probablement capable d’attendre avant d’acquérir de la capacité de stockage, juge Hugues Girardin. Je pense qu’on va voir ce genre de besoin là apparaître. Il y a probablement un décalage de quelques années.»

L’Ontario pourrait amener d’autres débouchés pour Boralex. La Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE) de l’Ontario veut obtenir 2,5 gigawattheures (GWh) de capacité de stockage d’ici 2027. «Boralex pourrait avoir d’autres occasions de proposer des projets», croit l’analyste Rupert Merer, de Financière Banque Nationale.

Hugues Girardin répond que Boralex travaille sur d’autres projets dans ces différents marchés, mais il n’a pas voulu donner plus de détails.

 

Deux projets

La SIERE a retenu Boralex pour deux projets à Hagersville et à Tilbury, en Ontario. La mise en service est prévue pour la fin de l’année 2025.

Les deux projets pourraient entraîner des retombées d’entre 50 cents et 1 $ par action, estime Rupert Merer.

Avec ce 380 MW, la société québécoise a remporté toutes les propositions qu’elle a soumises dans le cadre d’une ronde d’appels d’offres de 780 MW. C’est la société albertaine Capital Power qui a remporté les autres appels d’offres.

Boralex prévoit que le projet nécessitera des investissements d’entre 700 millions de dollars (M$) et 900 M$. Les deux chantiers devraient être admissibles à un crédit d’impôt fédéral de 30% pour la production, le transport et le stockage d’énergie propre. «A priori, oui, avance Hugues Girardin. Il faut quand même savoir que les détails finaux n’ont pas encore été communiqués. Il y a de grosses chances que ce soit le cas.»

Les coûts et les rendements seront partagés avec ses partenaires autochtones. Boralex est associée aux Six Nations of the Grand River pour le site d’Hagersville et à la Première Nation de Walpole Island pour celui de Tilbury.

L’analyste Brent Stadler, de Desjardins Marché des capitaux, estime que la société a la marge de manœuvre financière pour réaliser ses investissements. Par contre, il souligne que le potentiel de projets est «énorme» et que la société pourrait décider de lever des capitaux à un certain moment. «Pour cette raison, même si nous soulignons la présence d’une flexibilité financière, c’est possible que l’entreprise envisage de lever des capitaux de manière stratégique.»

Boralex dispose d’une encaisse de près de 400 M$ et peut compter sur des flux de trésorerie annuels de 160 M$ à 170 M$, précise le vice-président des relations avec les investisseurs, Stéphane Milot. Généralement, les projets de Boralex sont financés à 75% par de la dette liée au projet et le reste est financé en capitaux propres.

La société dispose d’une marge de manœuvre suffisante en 2023, abonde Stéphane Milot. «Maintenant, tout dépend du moment des déboursés, c’est un peu tôt pour dire avec certitude si on va avoir besoin de capitaux en 2024 ou 2025.»

L’action de Boralex perd 17 cents, ou 0,43%, à 38,95 $ à la Bourse de Toronto en après-midi.

 

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