Biden va célébrer un investissement technologique massif en Arizona

Publié le 06/12/2022 à 15:33

Biden va célébrer un investissement technologique massif en Arizona

Publié le 06/12/2022 à 15:33

Par AFP

Il y aura deux usines au lieu d’une seule, triplant le montant de l’investissement, qui passe de 12 à 40 G$ US. (Photo: 123RF)

Washington — C’est peut-être la promesse, pour les États-Unis, de rompre leur dépendance aux importations de certains composants électroniques de pointe: Joe Biden se déplace mardi en Arizona pour célébrer un gigantesque investissement du groupe taïwanais TSMC dans une usine de semi-conducteurs.

«C’est plus qu’une cérémonie d’inauguration, il s’agit de construire un écosystème aux États-Unis» pour ces composants indispensables au bon fonctionnement de tous les appareils électroniques, a expliqué le principal conseiller économique du président américain, Brian Deese, aux journalistes voyageant sur Air Force One.

À Phoenix, le démocrate de 80 ans sera entouré du gratin de l’industrie, avec à ses côtés, entre autres, le patron d’Apple Tim Cook pour représenter les consommateurs de semi-conducteurs, mais aussi les représentants d’entreprises moins connues du grand public, mais extrêmement stratégiques dans le monde technologique comme Micron, AMD ou Nvidia.

TMSC, qui avait déjà décidé de s’implanter en Arizona, État du sud-est des États-Unis, en mai 2020, pendant la présidence Trump, a annoncé mardi qu’il donnait à son projet une tout autre dimension.

 

Tripler

Il y aura deux usines au lieu d’une seule, triplant le montant de l’investissement, qui passe de 12 milliards à 40 milliards de dollars US (G$ US). La production est censée y démarrer d’ici à 2024 pour la première, d’ici à 2026 pour la deuxième.

Au total, l’entreprise taïwanaise compte créer «10 000 emplois bien rémunérés dans la haute technologie», dont 4 500 directement chez TSMC. 

Mais tout cela va «au-delà des semi-conducteurs», a encore estimé Brian Deese, en vantant la politique de relance industrielle et technologique de Joe Biden.

Le président aura selon lui à cœur d’expliquer, «en termes très concrets», comment ce genre d’investissements géants dynamise une région tout entière «pour des années.» 

Pour la Maison-Blanche, l’annonce de TSMC, la dernière d’une longue série d’investissements massifs annoncés par des multinationales, est le résultat direct du pharaonique «CHIPS and Science Act», une loi qui prévoit près de 53 G$ US pour la production et la recherche dans le secteur des puces électroniques.

Le déplacement de Joe Biden, qui entretient le suspense sur une nouvelle candidature à l’élection présidentielle, est aussi très politique.

L’Arizona, un État longtemps dominé par les républicains, est devenu un champ de bataille où les démocrates regagnent du terrain.

 

Réduire la dépendance

La majeure partie de l’approvisionnement des États-Unis en semi-conducteurs vient d’entreprises situées dans des pays alliés en Asie, mais l’éloignement des producteurs, ainsi que les tensions géopolitiques autour de Taïwan, poussent Washington à réduire sa dépendance.

Sans compter la volonté affichée de Joe Biden de regagner au moins en partie le terrain technologique perdu face à la Chine.

«Pratiquement toutes les grandes entreprises technologiques, y compris les entreprises automobiles et toutes les entreprises qui utilisent des technologies, craignent que quelque chose ne se passe entre Taïwan et la Chine», note l’analyste Rob Enderle. 

«Il y a donc une ruée massive pour déplacer la fabrication hors de ces deux pays», ajoute-t-il.

La construction d’un site de semi-conducteurs prend plusieurs années. Mais une fois que les deux usines de TSMC seront en activité, elles «pourraient répondre à l’ensemble de la demande américaine pour les puces les plus avancées», a estimé Ronnie Chatterji, directeur adjoint du Conseil économique national pour la politique industrielle.

Si Joe Biden est adepte d’un patriotisme économique décomplexé — ses initiatives font d’ailleurs grincer des dents parmi ses alliés européens —, il assure aborder la question différemment de son prédécesseur Donald Trump, qui avait tout misé sur des baisses d’impôts.

Balayant cette approche de «ruissellement», le démocrate s’appuie lui plutôt sur des dispositifs de subventions massives afin de doper les investissements privés.

Ce déversement d’argent public est toutefois accompagné d’«attentes fortes», a assuré Brian Deese. «Il y a des conditions fortes pour les entreprises qui bénéficieront de financements», a déclaré le conseiller de Joe Biden.

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