Accurso cautionne les acheteurs de ses entreprises pour 115 M$

Publié le 16/05/2013 à 16:56, mis à jour le 16/05/2013 à 17:37

Accurso cautionne les acheteurs de ses entreprises pour 115 M$

Publié le 16/05/2013 à 16:56, mis à jour le 16/05/2013 à 17:37

Accurso

Investissements Hexagone a acquis les actifs de Louisbourg SBC

La veille de son arrestation pour fraude et corruption le 9 mai dans le dossier de Laval, Tony Accurso a lui-même cautionné un financement de 105,6 M$ qu’ont obtenu ses deux fils, d’anciens employés et Joël Gauthier pour acquérir son consortium de construction.

L’homme d’affaires, arrêté pour une troisième fois en un an, a accordé des garanties de 115 M$ à Third Eye Capital Corporation, a constaté LesAffaires.com dans le registre foncier et le Registre des droits personnels et réels mobiliers (RDPRM). Cette société non bancaire de Toronto a prêté les fonds nécessaires aux acheteurs de Louisbourg SBC, Gastier, Géodex, Ciments Lavallée, Houle H2O et de certains actifs de Simard-Beaudry Construction pour leur permettre de faire la transaction.

Third Eye a toutefois pris des garanties légèrement supérieures, d’où le montant des hypothèques qu’a consultées LesAffaires.com dans les registres, signées le 8 mai.

Le même jour, et devant le même notaire, les nouveaux propriétaires des compagnies de construction de Tony Accurso, regroupés au sein d’Investissements Hexagone, ont eux aussi accordé des garanties de 115 M$ à Third Eye au RDPRM. Mais la valeur des ces actifs ne suffisait pas, selon nos sources, et le prêteur a exigé des garanties supplémentaires. C’est pourquoi des compagnies à numéros et une fiducie de Tony Accurso ont elles aussi accordé des hypothèques.

«C’est du collatéral croisé», explique Joël Gauthier, pdg d’Hexagone, qui a assuré aux journalistes que Tony Accurso n’y avait pas investi un sou en marge de la conférence de presse annonçant l’acquisition des compagnies de construction, le 30 avril.

Hexagone a reçu les fonds de Third Eye le 10 mai. Le financement obtenu est très coûteux. Selon nos sources, la direction considère d’ailleurs le financement comme un prêt relais (bridge) et négociait ces derniers jours avec les banques à charte pour s’en débarrasser en obtenant un meilleur taux d’intérêt.

Tony Accurso aussi est créancier. Il a accordé une balance de paiement à Hexagone, qui devra lui rembourser plus tard quelques dizaines de millions de dollars, en plus de rembourser Third Eye. Selon Joël Gauthier, les six actionnaires de la nouvelle société ont investi une somme «à sept chiffres» de leur propre argent dans l'acquisition, donc moins de 10 M$ sur «environ 150».

LesAffaires.com a contacté Lisane Dostie, membre non actionnaire du conseil d’administration d’Hexagone et présidente du cabinet spécialisé en gouvernance ISALégal. Elle n’a cependant pas voulu répondre à nos questions. «Vous allez parler [au président du conseil Mario Bertrand]. Merci beaucoup», a-t-elle lancé avant de raccrocher.

Mario Bertrand n’a pas rappelé LesAffaires.com, ni Gaétan Frigon, également membre du conseil d’administration.

Guillaume Rochon, l'avocat de Tony Accurso ayant signé les actes hypothécaires, ne nous a pas rappelé non plus.

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