Bombardier: les travailleurs en colère contre Boeing

Publié le 26/09/2017 à 23:16

Bombardier: les travailleurs en colère contre Boeing

Publié le 26/09/2017 à 23:16

Le principal représentant des travailleurs de l’industrie aérospatiale au Canada cherchait ses mots pour exprimer sa stupeur en réaction à la décision rendue mardi soir contre Bombardier par le département américain du Commerce.

«Je suis complètement dégouté par la tournure des événements, a admis David Chartrand en entrevue avec Les Affaires. L’attitude de Boeing dans ce dossier est dégueulasse. Et l’importance des droits compensateurs (219,63%) imposés à Bombardier sont tout simplement ridicules.»

M. Chartrand est le coordonnateur québécois de l’Association internationale des machinistes et travailleurs de l’aéronautiques (AIMTA). À lui seul, il représente pas moins de 35 000 travailleurs syndiqués des industries de l’aéronautique et du transport aérien au Canada.

S’il s’attendait, comme la majorité des analystes, à ce que Washington donne raison à Boeing à cette étape préliminaire du processus, jamais n’avait-il imaginé que l’arbitre américain puisse imposer aux avions CSeries de Bombardier une sanction qui surpasse celle souhaitée par Boeing.

«Depuis le début, Boeing se comporte dans ce dossier comme un bully, un fier à bras qui fait tout pour nuire à notre industrie aérospatiale, comme d’autres aux États-Unis le font depuis des années dans l’industrie du bois-d’œuvre. Ils (les Américains) savent très bien que nous respectons les lois. Mais la durée des procédures est telle, qu’à l’usure, ils finissent toujours par gagner.»

Rappelons qu’en portant plainte en avril dernier, Boeing réclamait des droits compensateurs de 79,41%, assortis de droits antidumping de 79,82%. Or, les mesures punitives imposées à Bombardier mardi, se sont élevées à près de 220%, avant même l’application des mesures antidumping. Ces dernières sont attendues le 4 octobre prochain.

Embraer sort gagnante

M. Chartrand estime que les procédures intentées par Boeing contre Bombardier finiront par effrayer les acheteurs qui se tourneront, non pas vers les avions plus gros de Boeing, mais plutôt vers ceux de la brésilienne Embraer, qui cherche depuis des années à faire sa place aux États-Unis. «Plus j’y pense et plus je me dis qu’Embraer est la seule à profiter véritablement de cette bataille.»

Toute cette situation, encouragée croit-il par le mouvement protectionniste du nouveau président Donald Trump, dépasse l’entendement, estime M. Chartrand. «Ça va au-delà du réel. Cà démontre, encore une fois, à quel point le gouvernement doit tout faire pour renforcer l’ALENA (Accord de libre-échange nord-américain), cet accord commercial qui n’a plus de libre-échange que son nom.»

À la Bourse de Toronto ce mardi, le titre de Bombardier a grimpé de 0,13$, ou de 6,07%, pour clôturer à 2,27$. Au cours des quatre dernières semaines, la valeur de son titre a connu une chute de 16,08%, ou de 0,41$.

Pendant ce temps, à la Bourse de New-York, le titre de Boeing a reculé aujourd’hui de 0,24%, ou 0,62$US, pour clôturer la séance à 253,70 $US. Au cours du dernier mois, la valeur de son titre a grimpé de 18,43 $US, ou de 7,81%

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