La Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent a évité lundi la tenue d'une grève qui aurait paralysé l'un des plus importants couloirs de navigation en Amérique du Nord.

Des ententes de principe ont été atteintes avant l'arrêt de travail qui devait débuter à midi, lundi. Le syndicat avait émis un préavis de grève de 72 heures, vendredi.

Le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) a indiqué avoir refusé de se plier à certaines demandes de concessions faites par la direction. Il recommande maintenant aux membres d'approuver les accords de trois ans conclus par cinq sections locales.

"Nous avons négocié des améliorations économiques de même que des améliorations à d'autres sections de la convention collective", a affirmé en entrevue le représentant national des TCA, Mike Menicanin.

La Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent a renoncé à des demandes clés relativement au régime de retraite des nouveaux employés, entre autres choses, a indiqué M. Menicanin.

Le vice-président de la section locale 4320 des TCA, Stephen O'Brien, a cependant reconnu que le syndicat avait subi des pertes.

"Ce furent des négociations très difficiles puisque la ministre fédérale du Travail (Lisa Raitt) a fait en sorte que le syndicat se sente forcé de négocier avec un fusil sur la tempe", a-t-il déclaré.

M. O'Brien a refusé de préciser la nature des concessions faites, les détails des accords devant tout d'abord être soumis aux membres.

Des réunions de ratification seront organisées "très bientôt", et les membres seront appelés à se prononcer sur les nouvelles conventions au cours des trois prochaines semaines, a fait savoir le syndicat. De plus amples renseignements sur la teneur des accords et les résultats du vote seront communiqués au terme de ces réunions.

Le président et chef de la direction de la Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent, Terence Bowles, a indiqué que la conclusion des négociations "permettra aux navires de continuer de transiter par la voie maritime sans interruption".

La société privée sans but lucratif avait fait savoir vendredi que si les travailleurs syndiqués recouraient à des mesures de grève, la voie maritime serait fermée à tout trafic.

De son côté, la ministre Raitt a félicité les deux parties d'avoir conclu des ententes de principe.

"L'économie mondiale demeure très fragile, mais notre gouvernement s'est engagé à protéger l'économie et le marché du travail du Canada, a-t-elle indiqué. Je suis heureuse de constater que la Corporation de gestion de la voie maritime du Saint-Laurent et TCA-Canada ont travaillé de concert pour conclure ces nouvelles ententes."

La ministre fédérale du Travail avait pressé les deux parties de s'entendre, prévenant que toute interruption du trafic maritime pourrait nuire aux entreprises et à l'économie canadienne.

Les TCA représentent 475 employés de l'ensemble de la voie maritime du Saint-Laurent, en Ontario et au Québec.

Les deux parties avaient commencé à négocier les trois conventions collectives en mai. La plus récente ronde de pourparlers avait débuté le 19 septembre.

La voie maritime du Saint-Laurent permet aux navires de transport de naviguer entre l'Atlantique et les Grands Lacs, de mouiller dans les ports de certaines des plus importantes villes industrielles au Canada et aux États-Unis, et de faciliter les exportations de céréales et autres produits de base.