La grève au CN s'était amorcée samedi. Photo: Bloomberg

Le Canadien National et la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC) ont conclu une entente, mercredi, pour mettre fin à la grève des mécaniciens de locomotive, épargnant un éventuel coup dur à une reprise économique encore fragile.

Le président de la CFTC, Daniel Shewchuk, a indiqué que les mécaniciens de locomotive reprendraient le travail dès que possible, sans toutefois donner plus de détails à ce sujet.

La ministre fédéral du Travail, Rona Ambrose, a de son côté estimé que le rétablissement rapide du service régulier du CN était crucial pour l'économie.

"Le Canada se remet encore difficilement de la récession économique mondiale et ne peut se permettre des ralentissements et des arrêts d'une composante si importante de notre infrastructure nationale", a-t-elle déclaré par voie de communiqué.

Mme Ambrose a indiqué que l'entente mettant un terme à la grève, qui avait commencé samedi, avait été le fruit "d'intenses négociations entre les deux parties".

En vertu des clauses de cette entente, le CN n'ira pas de l'avant avec les mesures controversées annoncées la semaine dernière, incluant l'augmentation des limites de kilométrage de ses mécaniciens de locomotive.

Selon M. Shewchuk, le volet relatif aux limites de kilométrage a été réglé à la toute dernière minute.

"Malgré les menaces de projet de loi forçant un retour au travail, il était clair que toute hausse des limites de kilométrage n'aurait pu mener a une entente", a-t-il déclaré dans un communiqué de presse.

Le CN et le syndicat ont également convenu de poursuivre les négociations afin de résoudre toutes les questions ayant trait aux salaires, aux avantages sociaux et aux règles de travail. En l'absence d'une entente, toutefois, les offres des parties au sujet des salaires et des avantages sociaux seront soumises à un arbitrage exécutoire et sans appel.

Les parties pourraient également décider de soumettre les questions liées aux règles de travail à l'arbitrage exécutoire, mais uniquement si elles s'entendent sur les questions qui doivent être soumises à l'arbitrage.

Le président-directeur général du CN, Hunter Harrison, a affirmé que l'accord procurait aux deux parties la souplesse nécessaire pour négocier davantage sur les enjeux en question, mais assurait aussi la résolution par le recours à l'arbitrage exécutoire pour les questions toujours en suspens.

"Depuis le début des négociations, il y a 14 mois, nous avons toujours cherché à parvenir à une entente avec la CFTC par la négociation ou l'arbitrage exécutoire", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Cette entente est survenue après que le gouvernement fédéral eut déposé une loi spéciale aux Communes, lundi, pour mettre fin au conflit de travail. La législation devait faire l'objet d'un débat mercredi soir.

Le CN est le plus important transporteur ferroviaire au pays, et le gouvernement a justifié le dépôt de sa loi de retour au travail en disant voir la grève comme une menace à la difficile reprise économique.

Depuis le début de la grève des 1700 mécaniciens de locomotive du CN, des cadres tentaient de maintenir en service les trains de l'entreprise.

Le cours des actions du CN a clôturé mercredi à 56,15 $ à la Bourse de Toronto, en baisse de 15 cents.