La nouvelle politique de rémunération chez Investissement Québec est critiquée

Publié le 17/03/2021 à 11:58

La nouvelle politique de rémunération chez Investissement Québec est critiquée

Publié le 17/03/2021 à 11:58

Par La Presse Canadienne
Le logo d'Investissement Québec

La nouvelle politique de rémunération s’attire des critiques des partis d’opposition et soulève des questions chez des observateurs en gouvernance. (Photo: La Presse Canadienne)

Le salaire de certains hauts dirigeants d’Investissement Québec (IQ) pourrait plus que doubler en vertu d’une nouvelle politique de rémunération, qui s’attire des critiques des partis d’opposition et soulève des questions chez des observateurs en gouvernance. 

Un volet à long terme fixé sur l’atteinte d’objectifs qui seront évalués tous les trois ans s’ajoutera au salaire de base ainsi qu’aux primes annuelles déjà offertes au personnel du bras financier de l’État québécois, qui joue un rôle d’agence de développement économique et de société de financement.

Certains premiers vice−présidents exécutifs pourraient obtenir jusqu’à 1 million $ si toutes les cibles étaient atteintes. L’an dernier, aucun d’eux n’a touché une rémunération globale — qui tient compte du salaire de base, des primes et autres avantages — supérieure à un demi−million de dollars.

Le président−directeur général d’IQ, Guy LeBlanc, pourrait quant à lui voir sa paye globale atteindre 1,1 million $. L’an dernier, il a touché environ 484 000 $.

S’il ne s’agit pas d’une «mauvaise chose» d’évaluer les résultats après quelques années, l’expert en gouvernance et professeur à l’Université Concordia Michel Magnan a toutefois apporté un bémol, mercredi. 

«On parle d’une société d’État, a−t−il dit au cours d’un entretien téléphonique. Elle effectue des investissements en capital−actions, offre des prêts−subventions. Il n’y a pas beaucoup de banques dans le secteur privé qui font cela. C’est un peu embêtant d’aligner la rémunération avec le secteur financier.» 

M. Magnan a estimé que le gouvernement Legault faisait «bande à part» avec IQ, où les conditions de rémunération seront supérieures à ce qui est offert dans d’autres sociétés d’État commerciales comme Hydro−Québec et la Société des alcools du Québec (SAQ).

Pour Luc Bernier, professeur à l’Université d’Ottawa et titulaire de la chaire Jarislowsky sur la gestion dans le secteur public, le gouvernement Legault semble mettre sur pied un «débalancement important» des salaires chez IQ, une société sur laquelle il mise grandement pour notamment gonfler les investissements étrangers dans la province et stimuler l’investissement privé. 

«En raison des prêts−subventions et d’autres instruments du genre, IQ ne peut pas nécessairement dégager un rendement d’entreprise privée, a−t−il observé en entrevue. On dirait que l’on réinvente les mécanismes de rémunération pour qu’ils soient bien payés même s’ils ne sont pas rentables.» 

À l’Assemblée nationale, le gouvernement Legault s’est retrouvé sur la défensive. Il a justifié cette nouvelle politique en faisant notamment valoir qu’elle s’inspirait de ce que l’on retrouve au Fonds de solidarité FTQ — un fonds de capital−risque comptant plus de 700 000 actionnaires−épargnants.

Interpellé à la période des questions, le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a affirmé que les cadres du bras financier de l’État québécois devaient être rémunérés comme dans le secteur privé.

«Les critères de bonification à long terme seront basés sur des indicateurs comme les investissements en entreprise et les investissements directs étrangers, a affirmé M. Fitzgibbon. C’est conforme avec ce que l’on veut créer au Québec.» 

Toutefois, pour le porte−parole libéral en matière d’économie, Carlos Leitao, il est «inapproprié» d’avoir une structure de rémunération conditionnelle à la performance financière. En point de presse, celui−ci a estimé qu’IQ n’était pas une «banque d’affaires», mais un organisme public. 

Du côté de Québec solidaire, le responsable des dossiers économiques, Vincent Marissal, a qualifié la situation de «jamais vu» dans la fonction publique en faisant référence aux émoluments des dirigeants du bras financier de l’État.

«En ce moment, ce qu’on fait, c’est faire péter la banque pour une minorité de gens qui devraient être là d’abord et avant tout pour servir la population québécoise», a−t−il fait valoir.

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