Pourquoi les prix du bois d'oeuvre resteront élevés

Publié le 23/06/2021 à 17:10

Pourquoi les prix du bois d'oeuvre resteront élevés

Publié le 23/06/2021 à 17:10

Par François Normand
Un chantier résidentiel

Depuis 20 ans, les États-Unis ont enregistré un déficit moyen de construction de 276 000 unités par année. (Photo: Getty Images)

Même si les prix du bois d’œuvre ont récemment diminué, ils devraient en revanche demeurer relativement élevés dans les prochaines années, car la demande pour les maisons neuves surpasse de loin la faiblesse de l'offre aux États-Unis.

À la mi-juin, le Rosen Consulting Group a publié une étude («Housing is Critical Infrastructure : Social and Economic Benefits of Building More Housing») réalisée pour le compte de la National Association of Realtors (NAR) qui documente la pénurie de résidences qui afflige le marché américain.

Ainsi, de 1968 à 2000, le stock de maisons neuves aux États-Unis a augmenté en moyenne de 1,7% par année. Or, depuis 2001, ce stock a progressé de 1% en moyenne, et de seulement 0,7% dans la dernière décennie.

Dans un communiqué publié le 16 juin, la NSAR souligne que cette situation a fait en sorte qu’il s’est créé depuis 2001 un écart de sous-construction de maisons («underbuilding gap») qui s’élève à 5,52 millions.

Bref, depuis 20 ans, le pays a enregistré un déficit moyen de construction de 276 000 unités par année.

 

 

«Il existe un fort désir d'accession à la propriété dans tout le pays, mais le manque d'offre empêche trop d'Américains de réaliser ce rêve», déplore Lawrence Yun, économiste en chef de NAR.

Curieusement, l’étude du Rosen Consulting Group ne s’attarde pas sur les causes de ces décennies de désinvestissement et de sous-construction dans la construction résidentielle.

Une statistique donne toutefois une idée du phénomène.

 

Déclin de la construction dans le PIB américain

Historiquement, entre 1968 et 2020, le secteur qui inclut la construction et la rénovation résidentielle représentait 5% du PIB américain.

Or, depuis 2008 (début de la grande récession), ce secteur a fondu à 3% du produit intérieur brut.

Peu importe la cause, rééquilibrer l’offre et la demande de maisons (et, par conséquent, entre l’offre et la demande de bois d'oeuvre) ne sera pas une mince affaire, et prendra plusieurs années, estiment les spécialistes

C’est la raison pour laquelle Jean-François Samray, PDG du Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), estime que les prix du bois d’œuvre vont demeurer à terme élevés malgré la baisse observée ces dernières semaines.

«Et à cela s’ajoute la demande croissante pour insérer du bois dans la construction non résidentielle afin d’attendre des objectifs de carboneutralité», souligne-t-il.

Le 18 juin, le bois d’œuvre de résineux en Amérique du Nord se vendait 1 325$ par millier de pieds-planche, soit un recul important par rapport au 11 juin à 1 645$, selon les données du ministère des Ressources naturelles du Canada.

La moyenne des 52 dernières semaines s'établissait de 1 227$, tandis que celle des 4 dernières semaines était de 1 705$.

 

 

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