Omicron: Ottawa assouplit les critères de ses programmes d'aide

Publié le 22/12/2021 à 17:36, mis à jour le 22/12/2021 à 17:36

Omicron: Ottawa assouplit les critères de ses programmes d'aide

Publié le 22/12/2021 à 17:36, mis à jour le 22/12/2021 à 17:36

Par La Presse Canadienne

La vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — Le gouvernement fédéral a déclenché ses programmes d'aide temporaire aux travailleurs et aux entreprises dont les activités seront perturbées par le variant Omicron et va assouplir leurs critères d'admissibilité. 

«À quelques jours de Noël, je sais que beaucoup sont inquiets, a dit le premier ministre Justin Trudeau, lors d'une conférence virtuelle, mercredi. Comme depuis le début de la pandémie, on sera là pour vous. Aujourd'hui, on adapte nos mesures de soutien pour s'assurer que personne ne soit laissé pour compte.» 

Annoncé en octobre, le Programme de soutien en cas de confinement local est élargi pour tenir compte des établissements qui ont vu leur capacité réduite de 50% en raison d'une restriction de la santé publique, a annoncé le gouvernement, mercredi. 

L'exigence concernant la baisse de revenus pour être admissible est abaissée de 40% à 25% de diminution par rapport au mois comparable en décembre. 

La Prestation canadienne pour les travailleurs en cas de confinement est élargie pour tenir compte des régions où les gouvernements ont mis en place des restrictions de capacité de 50% ou plus. Cette prestation offrira un soutien au revenu de 300$ par semaine aux travailleurs admissibles qui sont directement touchés et qui ont perdu au moins 50% de leurs revenus. 

Ces modifications seront en vigueur du 19 décembre 2021 au 12 février 2022. 

Le coût de l'élargissement des programmes de soutien, annoncé mercredi, devrait s'élever à environ 4 milliards de dollars (G$), a dit la ministre des Finances, Chrystia Freeland. Ces dépenses sont entièrement couvertes par la provision de 4,5 G$ inscrite dans la mise à jour économique du 14 décembre. 

 

Réactions du milieu des affaires 

Ottawa répond aux demandes de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) qui voulait qu'on prenne en compte la diminution de la capacité et qu'on réduise le seuil minimal de pertes de revenus pour être admissibles aux programmes d'aide, réagit Jasmin Guénette, son vice-président aux affaires nationales.

«C'est une bonne nouvelle, dit-il en entrevue. C'est intéressant de voir que le gouvernement fédéral adapte les programmes selon les circonstances. C'est quelque chose qu'il a fait régulièrement au cours de la pandémie. Il faut reconnaître ces efforts-là. L'annonce va aider beaucoup d'entreprises.» 

L'intervention d'Ottawa était nécessaire, abonde Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. «Les incertitudes actuelles pèsent beaucoup sur les liquidités des commerçants, a-t-il écrit sur Twitter. Les gouvernements répondent à l'appel. C'est nécessaire.» 

Toutefois, Jasmin Guénette souligne que les entreprises doivent avoir été assujetties à des restrictions sur leur capacité d'accueil. Or, certaines entreprises ont subi des pertes à cause de la COVID-19, mais ne sont pas assujetties directement à des restrictions, ce qui fait en sorte qu'elles n'ont pas droit à l'aide, déplore-t-il. 

Les nouvelles entreprises, qui ont été créées durant la pandémie, se trouvent également exclues du soutien fédéral, car elles doivent avoir enregistré une baisse de revenus par rapport à 2019, soit avant la pandémie. Un restaurateur dans cette situation n'aurait pas le droit à l'aide, même si les restrictions sanitaires lui font perdre des revenus. «C'est dommage que ça soit ainsi, c'est inéquitable», estime-t-il.

Chrystia Freeland croit, pour sa part, que l'approche d'Ottawa est «la plus juste»: «On doit avoir une approche qui a de l'intégrité. L'approche la plus juste est d'avoir une comparaison avec les revenus qu'on a maintenant et ceux qu'on a eus avant le début de la pandémie.»

 

«Assez de tests» 

Justin Trudeau s'est défendu d'être responsable des difficultés qu'éprouvent les citoyens, notamment au Québec et en Ontario, à obtenir un test de dépistage de la COVID-19. «Il revient aux territoires et aux provinces de distribuer les tests rapides aux gens pour qu'ils puissent les utiliser», a-t-il fait valoir, en répondant aux questions des journalistes. 

Il a souligné que le fédéral a envoyé 85 millions de tests rapides aux provinces et territoires depuis un an. «Ils n'ont pas tous été utilisés. Certains ont été emmagasinés. Nous en livrerons 35 millions au cours du prochain mois.» 

Il a présenté la Nouvelle-Écosse en exemple en ce qui a trait à la distribution des tests rapides. «Ils ont utilisé les tests dans les communautés, dans les entreprises, ce qui a permis de faire un suivi régulier de l'état de santé des gens», a dit Justin Trudeau. 

Quant à la demande du gouvernement québécois de déployer l'armée canadienne pour soutenir la campagne de vaccination, Justin Trudeau s'est dit ouvert à aider les provinces avec l'armée ou la Croix-Rouge, mais il a prévenu que les ressources pour se faire étaient limitées. 

«La réalité est différente des vagues précédentes. Omicron est en train de frapper partout en même temps. On n'a pas des ressources infinies. Il va falloir qu'on fasse des choix pour mieux aider», a-t-il indiqué. 

L'armée doit également remplir ses obligations auprès des communautés autochtones et des régions éloignées, a ajouté Jean-Yves Duclos, ministre de la Santé. De plus, toutes les provinces se trouvent dans une situation «identique ou de plus en plus semblable», souligne-t-il.

 

Plaidoyer pour limiter les contacts 

Justin Trudeau a également invité les Canadiens à limiter leurs contacts «à la famille et aux amis proches» durant les Fêtes pour éviter que les hôpitaux ne débordent. «Je comprends à quel point les gens peuvent être épuisés et tannés par rapport à la COVID-19. Il n'y a pas personne qui voulait être dans cette situation-ci. La réalité, c'est que nos travailleurs de la santé sont encore plus épuisés. Ils sont encore plus tannés. Ça fait deux ans qu'ils travaillent extrêmement fort pour nous maintenir en sécurité», a souligné le premier ministre. 

Justin Trudeau a d'ailleurs révélé que six personnes de son entourage ont reçu un résultat de test positif à la COVID-19. Le premier ministre se fait tester régulièrement et tous les résultats ont été négatifs. «Je vous promets de le déclarer si les tests deviennent positifs. J'essaie de limiter mes contacts autant que possible, mais ce n'est pas la recommandation de la santé publique, pour le moment, que je me mette en isolement», a-t-il indiqué.

 

Par Stéphane Rolland

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