Vendre la joie de jardiner

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Septembre 2016

Vendre la joie de jardiner

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Septembre 2016

[Photo : Shutterstock]

Les potagers aménagés et supervisés par Semis Urbains se multiplient dans la région montréalaise : dans l’arrière-cour d’une résidence du chemin de la Côte-Sainte-Catherine, devant l’Église unie du Canada à Westmount, au pied du siège social du Groupe Pages Jaunes à l’Île-des-Sœurs. Cette année, l’entreprise, qui occupe une douzaine d’employés en haute saison, a relevé plusieurs défis de taille.

Le premier consiste en un jardin de 450 pieds carrés sur la terrasse du restaurant Hvor, dans Griffintown, centré sur les légumes. « C’est un vrai garde-manger vivant ! » lance le chef du Hvor, S’Arto Chartier Otis. Ce potager lui permet notamment d’utiliser des fleurs comestibles aux saveurs prononcées. « On les cueille toutes fraîches juste avant de les servir », dit-il. Pour réaliser le projet, 15 tonnes de terreau ont dû être montées à la force des bras sur la terrasse. « C’est un grand projet pour nous », souligne Terska Gesing, cofondatrice de Semis Urbains (Urban Seedling, dans la version anglophone).

L’autre chantier phare de 2016 a été l’aménagement d’une cinquantaine de potagers de 30 pi2 au siège social du Groupe Jean Coutu, à Varennes. Quelque 150 employés de la chaîne de pharmacies, formés et guidés par l’équipe de Semis Urbains, les entretiennent.

Un passe-temps plutôt qu’une épicerie

Le concept de Semis Urbains a germé lorsque le couple, formé de Shawn Manning et de Tereska Gesing, s’est rendu compte que son potager aménagé dans la cour arrière de Verdun était très productif et esthétique.

Le couple prévoyait, dans son plan d’affaires initial, d’entretenir des potagers pour les autres chaque semaine. Mais très tôt, le couple a revu son approche. « On s’est aperçus que, lorsque nous nous occupions à 100 % du jardin, les clients étaient moins satisfaits, parce que c’était nous qui avions tout le plaisir,  évoque Tereska Gesing, qui donne aussi des cours d’entrepreneuriat à la City Farm School de l’Université Concordia. On s’est aperçus que ce que l’on vendait, ce n’était pas des légumes, mais la joie de jardiner. Un passe-temps et non une épicerie. »

Ce modèle offre l’avantage de ne pas rendre l’entreprise vulnérable aux caprices de la météo. « Notre message est surtout axé sur l’expérience », dit-elle.

Semis Urbains installe le potager chez les clients et réalise une rotation de culture trois fois entre avril et octobre. Les clients s’occupent de l’entretien. Ils sont tenus au courant des tâches à effectuer par des infolettres. En cas de problème, ils peuvent adresser directement leurs questions au personnel de Semis Urbains.

La croissance de l’entreprise a été rapide. La PME, qui servait une quinzaine de clients particuliers en 2011, s’est retrouvée avec des contrats pour plus de 80 potagers en 2012. Afin de satisfaire à la demande, elle s’est installée dans un secteur industriel de Verdun, où elle a érigé une serre de 1 000 pi2 et ouvert un centre de jardin consacré aux plantes comestibles. En 2015, son chiffre d’affaires a atteint 475 000 $. Cette année, Semis Urbains a aménagé plus de 260 jardins.

Les entreprises clientes qui souhaitent offrir un loisir à leurs employés sur leur lieu de travail représentent le quart du chiffre d’affaires. Dix pour cent des revenus sont tirés des activités de sensibilisation et d’aménagement de potagers dans 27 garderies et 25 écoles primaires.

« La plupart de nos clients sont des particuliers qui veulent un jardin, mais qui n’ont pas le temps ou la confiance pour le faire eux-mêmes », précise Shawn Manning. Les personnes qui deviennent autonomes et ne renouvellent pas le service complet après un an ne sont pas perçues par Semis Urbains comme une clientèle perdue. Elles continuent souvent à acheter des produits, des plantes et du matériel dans leur centre de jardin, qui a triplé à lui seul ses revenus dans la dernière année.

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