Les villes du pays perdent des espaces verts, selon une étude

Publié le 02/02/2022 à 08:50

Les villes du pays perdent des espaces verts, selon une étude

Publié le 02/02/2022 à 08:50

Par La Presse Canadienne

Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Edmonton ont tous perdu des espaces verts. Saskatoon et Regina étaient parmi les rares villes à en avoir gagné. (Photo: La Presse Canadienne)

La première étude de Statistique Canada sur les espaces verts dans les villes montre que les villes du pays deviennent de plus en plus grises et de plus en plus brunes.

«Nous avons constaté une diminution (des espaces verts) au cours de la période étudiée», a déclaré Jennie Wang, qui a participé à la préparation d’un important rapport de l’organisme fédéral publié ce mois-ci sur l’activité humaine et l’environnement.

Statistique Canada a utilisé des images satellites pour estimer la quantité d’espaces verts dans les villes canadiennes, soit les parcs, arbres, cour-arrières et pelouses. Les données existent depuis des années, mais ont été utilisées pour réaliser cette étude.

Les chercheurs ont examiné 31 centres urbains de différentes tailles à travers le pays. Ils ont comparé des images satellites de 2001, 2011 et 2019.

Ils ont constaté qu’environ les trois quarts des grandes et moyennes villes étaient moins vertes en 2019 qu’elles ne l’étaient 20 ans plus tôt.

Les grands perdants comprennent des villes comme Kelowna, en Colombie-Britannique, qui est passée de près des trois quarts d’espaces verts à moins de la moitié. La ville de Milton, en Ontario, a connu une baisse similaire, tout comme Winnipeg.

Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Edmonton ont tous perdu des espaces verts. Saskatoon et Regina étaient parmi les rares villes à en avoir gagné.

Selon Mme Wang, l’urbanisation est un facteur important de la perte de végétation dans les villes. Milton, en Ontario, a connu une croissance de 350% au cours de la période étudiée et la population de Kelowna est passée de 150 000 à 223 000 habitants. 

D’autres facteurs, comme la sécheresse ou les infestations d’insectes, jouent également un rôle. Les pertes d’espaces verts de Winnipeg, par exemple, ont été exacerbées par l’agrile du frêne.

Selon Mme Wang, la perte de ces espaces est importante et a de véritables conséquences.

«Il y a eu des études montrant les nombreux avantages de la végétation, a affirmé Mme Wang. Il y a des réductions de la consommation d’énergie, les arbres éliminent les polluants atmosphériques. Il y a aussi des avantages pour la santé humaine.»

Les espaces verts réduisent également ce qu’on appelle les îlots de chaleur urbains — des bulles de haute température autour des villes.

Un géographe et urbaniste de l’Université de l’Alberta, Sandeep Agrawal, a découvert que la différence de température entre une ville comme Edmonton et la campagne environnante peut atteindre cinq ou six degrés. Ce différentiel est lié à la quantité d’espaces verts dans les centres urbains.

«Si la couverture offerte par les arbresdiminue, l’effet d’îlot de chaleur urbain augmente un peu», a expliqué M. Agrawal. 

Les îlots de chaleur peuvent contribuer à causer des problèmes de santé humaine comme une insuffisance respiratoire ou un coup de chaleur, un problème aggravé par les vagues de chaleur comme celle connue l’été dernier dans une grande partie de l’Ouest canadien.

Le bureau du coroner de la Colombie-Britannique a recensé 569 décès liés à cet enjeu entre le 20 juin et le 29 juillet. 

M. Agrawal a indiqué qu’il n’y a pas de retour en arrière une fois qu’un pâturage ou un boisé a été rasé pour faire place à des maisons ou des centres commerciaux. Même lorsque l’aménagement paysager arrive à maturité, il ne remplace pas complètement ce qu’il y avait auparavant.

«Vous ne pouvez jamais faire ça, a-t-il affirmé. Ce n’est tout simplement pas possible.»

Selon lui, les gouvernements commencent à reconnaître le problème, en rendant plus difficile la coupe d’arbres sur les terres publiques et en promulguant des lois favorisant les «toits verts», c’est-à-dire la végétation plantée au sommet des bâtiments. 

La plupart des Canadiens vivent dans les villes, a indiqué Mme Wang. Elle a ajouté que ses recherches peuvent aider les gouvernements à comprendre comment leurs politiques affectent les arbres et l’herbe qui poussent à côté du béton et de l’asphalte dans les villes.

«Ce type d’informations peut aider les villes à surveiller si leurs politiques ont eu un effet.», a estimé Mme Wang. 

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