Les chanteurs d'opéra aussi doivent s'exporter


Édition du 26 Avril 2014

Les chanteurs d'opéra aussi doivent s'exporter


Édition du 26 Avril 2014

L’opéra Hänsel et Gretel, à l’affiche de l’Opéra de Montréal en mars dernier, a mis en scène quelques stagiaires de l’Atelier lyrique : Rachèle Tremblay, Frédérique Drolet et Emma Char.

Si vous croyez que les chanteurs d'opéra ne s'exercent qu'aux vocalises, vous ne connaissez pas l'Atelier lyrique de l'Opéra de Montréal.

«On peut difficilement faire carrière à l'opéra en se limitant au Québec. Les chanteurs et chanteuses sont des travailleurs autonomes qui doivent se vendre à l'étranger. Ça demande une préparation bien plus complète que les simples vocalises», explique Chantal Lambert, directrice de l'Atelier lyrique et elle-même chanteuse classique.

L'Atelier a été fondé en 1984 pour justement préparer les jeunes chanteurs et chanteuses à une carrière internationale. Il fonctionne avec la même équipe administrative que l'Opéra, mais a son propre budget.

Chaque année, à l'automne, de 120 à 130 jeunes venant de terminer leurs études supérieures en interprétation se présentent à l'Atelier dans le but d'y acquérir des outils qui les aideront à lancer leur carrière. Malheureusement, seulement 10 à 12 d'entre eux, dont un pianiste, seront retenus, après une rigoureuse sélection comprenant notamment une prestation sur la grande scène de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Ces jeunes restent à l'Atelier en moyenne deux ans. Depuis sa création, l'Atelier a ainsi accueilli 167 chanteurs, pianistes et metteurs en scène.

La formation est variée et comprend des simulations d'entrevue avec les médias, de l'information sur la façon de lire un contrat, d'utiliser les réseaux sociaux pour se faire connaître, etc.

La Banque Nationale, qui soutient l'Atelier depuis le début des années 1990, donne aussi des cours de fiscalité pour travailleurs autonomes et de gestion de budget personnel aux jeunes artistes.

Échange de bons procédés

«En plus des sommes que nous lui versons, nous essayons de créer des occasions d'échange avec l'Atelier», explique Jonathan Prunier, directeur des dons et commandites à la Banque Nationale.

Ainsi, l'institution financière a «emprunté» à l'Atelier son neurolinguiste pour coacher ses jeunes professionnels. La programmation neurolinguistique aide les chanteurs à se fixer des objectifs de performance réalistes pour la voix et à gérer le trac. «Faire une présentation à des clients ou à des collègues, c'est un peu comme monter sur une scène», explique M. Prunier.

La Banque Nationale est également partenaire financière du comité des Jeunes associés de l'Opéra de Montréal, qui regroupe de jeunes amateurs d'opéra qui récoltent des fonds pour l'Opéra de Montréal.

En échange, des chanteurs et chanteuses de l'Atelier se produisent à certaines soirées de réseautage organisées par la banque. Comme celle où l'École d'entrepreneurship de Beauce était l'invitée.

«À une occasion, des chanteurs de l'Atelier se sont fait passer pour des serveurs à notre cafétéria, raconte M. Prunier. Ils se sont mis à chanter pendant le repas ; nos employés ont bien apprécié ce petit clin d'oeil.»

Les jeunes chanteurs de l'Atetier lyrique apprennent aussi à produire leur propre vidéo qu'ils peuvent joindre à leur candidature à des concours, parce qu'être lauréat peut donner un bon coup de pouce à une jeune carrière.

En outre, ils reçoivent gratuitement des conseils de professeurs de chant qui viennent d'un peu partout dans le monde et qui leur coûteraient individuellement une petite fortune. Les jeunes de l'Atelier reçoivent un salaire de stagiaire qui leur permet de vivre décemment.

L'Atelier lyrique apprend également aux jeunes artistes à se présenter aux mécènes : «Nous avons 500 mécènes qui adorent voir qu'il y a une relève», souligne Mme Lambert.

Les comptes de l'Opéra

L'an dernier, l'Opéra de Montréal a tiré 41 % de sa subsistance de la vente des billets, 36 % de subventions, 17 % de dons et commandites et 6 % d'autres sources. Une situation à mi-chemin entre l'Europe, où l'État contribue à hauteur de 80 %, et les États-Unis, où 80 % des revenus proviennent du privé.

Pour l'Atelier lyrique, la source de revenus se répartit comme suit : 44 % de la vente de billets, 40 % de subventions et 16 % de dons et commandites.

L'Opéra de Montréal, qui donne de 16 à 20 représentations de cinq opéras, de septembre à mai, organise de plus un encan-bénéfice, Voix et vins (le 21 mai cette année) pour se financer.

La Banque TD commandite en outre le programme qui permet d'offrir aux jeunes de 18 à 30 ans des billets à 30 $.

«Depuis cette année, nous offrons des abonnements corporatifs déductibles à 100 % des dépenses, qui comprennent différents avantages comme des consommations et le stationnement», précise Chantal Lambert de l'Atelier lyrique.

À l'intention des entreprises, l'Opéra organise des soirées Toqué, un souper cinq services du chef Normand Laprise qui a lieu dans l'atelier des costumes. 

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