La rareté de camionneurs est un antidote contre les récessions, croit le PDG de TFI

Publié le 29/04/2022 à 14:07

La rareté de camionneurs est un antidote contre les récessions, croit le PDG de TFI

Publié le 29/04/2022 à 14:07

Par La Presse Canadienne

L’action perdait 1,01 $, ou 0,95 %, à 105,71 $ à la Bourse de Toronto en début d’avant-midi. (Photo: 123RF)r

Le manque d’offre dans l’industrie de la livraison sert de protection contre les effets d’un ralentissement économique, constate le président et chef de la direction de TFI International, Alain Bédard.

«On ne voit pas du tout de récession, commente le dirigeant lors d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du premier trimestre, vendredi. Ce qu’on voit, c’est une rareté de chauffeurs et une rareté de véhicules. Les clients nous demandent: “pourriez-vous m’aider à servir mon client?” Peut-être que ça va être différent dans six mois, un an, un an et demi, mais c’est la situation qu’on vit en ce moment.»

Le grand patron de TFI International a fait ces commentaires au lendemain de la publication de résultats supérieurs aux attentes des analystes au premier trimestre. La société montréalaise a plus que doublé ses profits tandis que la forte demande pour les biens de consommation, les matériaux bruts, les composants de fabrication a alimenté la croissance de l’industrie de la livraison.

Alain Bédard a expliqué que TFI a réussi à tirer parti des «tendances favorables» dans ses marchés très diversifiés, qui vont de la logistique aux services de livraison de colis et de courrier.

Les bons résultats ne devraient pas calmer complètement les inquiétudes au sujet de l’économie, croit toutefois Tim James, de Valeurs mobilières TD. « Par contre, nous pensons que ces résultats démontrent le potentiel de rentabilité de l’entreprise, ce qu’il faut tenir en compte en prévision de possibles vents de face. »

Une flotte vieillissante

L’entreprise n’est «qu’au début» des gains d’efficacité qu’elle peut encore tirer de TForce Freight, une ancienne division de United Parcel Service (UPS) qu’elle a acquise pour 800 millions de dollars US en avril dernier. La société veut réduire le nombre de kilomètres parcourus et livrer plus d’articles par trajet. «Il nous reste encore tellement à faire», souligne son grand patron.

Le renouvellement de la flotte dans le segment du transport de lots brisés dont «l’âge est beaucoup trop élevé» prend également du temps en raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. La société devait recevoir 1100 nouveaux camions en 2021, mais seulement 500 ont été livrés en date de mars 2022. «Nous devrions recevoir des camions en juin et ça nous amènera plus prêt d’où on veut être.»

Avoir une flotte vieillissante amène des coûts et une perte d’efficacité, déplore le dirigeant. «Les camions que nous sortons du circuit coûtent environ 45 cents le mille [1,6 kilomètre]; les nouveaux coûtent entre 5 à 7 cents. C’est juste fou, les sommes d’argent que nous dépensons et les contacts que nous devons avoir avec les clients parce que les camions tombent en panne.»

Les résultats

TFI avait dévoilé, la veille après la fermeture des marchés, un bénéfice net de 147,7 millions de dollars US pour le trimestre clos le 31 mars, en hausse de 121 % par rapport à celui de 66,9 millions de dollars US de la même période l’an dernier.

Les revenus ont grimpé de 91 % à 2,19 milliards de dollars US, comparativement à 1,15 milliard de dollars US un an plus tôt, notamment grâce à l’acquisition de TForce Freight.

Le bénéfice ajusté dilué par action a bondi à 1,68 $ US, comparativement à 77 cents US un an plus tôt.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice ajusté dilué par action de 1,21 $ US et des revenus de 1,97 milliard de dollars US, selon Refinitiv.

L’action perdait 1,01 $, ou 0,95 %, à 105,71 $ à la Bourse de Toronto en début d’avant-midi.

 

 

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