L'emploi déçoit en septembre aux Etats-Unis, mais l'optimisme est de mise

Publié le 08/10/2021 à 13:34

L'emploi déçoit en septembre aux Etats-Unis, mais l'optimisme est de mise

Publié le 08/10/2021 à 13:34

Par AFP

Le marché du travail est sur une trajectoire de reprise progressive. (Photo: 123RF)

Les chiffres de l’emploi aux États-Unis ont de nouveau déçu en septembre, plombés par le variant Delta, une épine supplémentaire dans le pied du président Joe Biden, mais l’optimisme est de mise et les créations d’emplois devraient recommencer à grimper dès octobre.

En septembre, 194 000 emplois ont été créés, moitié moins qu’attendu, a annoncé vendredi le département du Travail.

C’est aussi bien inférieur aux 366 000 nouveaux emplois du mois d’août. Après plus d’un million de postes créés en juin, puis en juillet, le rythme avait alors déjà fortement ralenti.

Le taux de chômage, lui, recule de 0,4 point, à 4,8%, prenant en compte des créations d’emplois en août plus élevées qu’initialement annoncé.

«Les effets du variant Delta ont persisté en septembre et semblent avoir pesé» sur l’emploi, a souligné Rubeela Farooqi, économiste en chef pour High Frequency Economics, dans une note.

Cependant, ajoute-t-elle, «le marché du travail est sur une trajectoire de reprise progressive».

Ces données reflètent en effet la situation en début de mois, correspondant à la période de collecte des données. Les contaminations liées au variant Delta commençaient alors seulement à baisser, et menaçaient encore la réouverture complète des écoles, tandis que les allocations chômage exceptionnelles versées depuis le début de la pandémie venaient tout juste d’expirer.

«Nous pensons que (septembre) marque la fin d’une série de faibles rapports sur l’emploi», estiment aussi Lydia Boussour et Gregory Daco, économistes pour Oxford Economics.

 

Plan «créateur d’emplois»

Ces chiffres sont une mauvaise nouvelle de plus pour le président Biden, mais aussi un argument en faveur de ses gigantesques plans d’investissements, discutés au Congrès et censés assurer la croissance durable du pays.

Le premier plan, qui concerne les infrastructures, est largement soutenu à gauche comme à droite.

Le deuxième, en revanche, qui concerne des réformes sociales, va faire l’objet de négociations tendues. Mais pour la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ces chiffres sont une «preuve supplémentaire de la nécessité» de ce plan, «créateur d’emplois».

Car il manque toujours 5 millions d’emplois par rapport à février 2020, avant la pandémie, lorsque le marché du travail était au meilleur de sa forme.

Et ce sont en réalité «près de 18 millions de travailleurs qui restent touchés», relève l’économiste Elise Gould, de l’Economic Policy Institute, dans un tweet.

En plus des 7,7 millions de personnes officiellement sans emploi, elle compte en effet les travailleurs occupant un temps partiel contraint ou ayant subi une baisse de rémunération, ceux qui ont quitté le marché du travail, et ceux considérés à tort comme n’étant pas au chômage.

Le taux de participation au marché du travail est stable: les chômeurs découragés et les femmes restées à la maison pour s’occuper des enfants à cause de la fermeture des écoles n’ont donc pas encore recommencé à chercher un emploi.

 

Télétravail

Cependant, «il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur l’impact de la réouverture des écoles/garderies et de la fin des allocations chômage», a souligné Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Economics, qui table sur une hausse du taux de participation au quatrième trimestre.

«Le taux de participation des femmes est tombé de 56,2% à 55,9% » entre août et septembre alors qu’il aurait dû augmenter «à ce stade de la reprise», déplore néanmoins Julia Pollak, économiste pour le site ziprecruiter, dans un tweet.

Elle relève aussi que «le premier septembre était censé être le jour où tout le monde retournait au bureau, au lieu de cela, la part des personnes en télétravail en raison de la pandémie est stable à 13,2%».

Les inscriptions au chômage ont grimpé en septembre, avec notamment les saisonniers dont les contrats expiraient avec la fin de l’été. L’ouragan Ida, qui a dévasté une partie de la Louisiane fin août, a également pesé.

Ces chiffres pourraient inciter la Banque centrale américaine (Fed) à patienter encore, avant de commencer à réduire ses achats d’actifs, qui avaient soutenu le fonctionnement de l’économie pendant la crise.

Mais la plupart des économistes s’attendent toujours à une annonce lors de la prochaine réunion, début novembre: « les créations d’emplois sont bien conformes à ce dont la Réserve fédérale avait besoin (...); cela débutera en novembre », affirme même Diane Swonk, cheffe économiste pour Grant Thornton.

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