Des experts canadiens en aérospatiale s'inquiètent d'un rapport concluant que l'Inde a dépassé le Canada dans la grande course de l'espace et que le pays perd du terrain par rapport à d'autres joueurs du milieu.

L'Indice de compétitivité spatiale 2011, calculé par la firme américaine Futron, indique aussi que le retard qu'a pris Ottawa dans la présentation d'un plan de développement spatial à long terme nuit grandement au pays.

Malgré la main-d'oeuvre très qualifiée qui travaille au Canada et les bons résultats des entreprises du secteur, "les délais pour le dévoilement d'une politique spatiale annulent ces avantages compétitifs", selon David Vaccaro, directeur des programmes chez Futron.

Le plan de développement devait d'abord être dévoilé il y a trois ans, en novembre 2008. Mais les délais se sont multipliés.

Certains experts s'inquiètent même de voir le Canada perdre sa place de choix dans le domaine de la robotique spatiale, un secteur où il s'était bâti une solide réputation avec son fameux Canadarm.

Dans ce palmarès des dix pays qui ouvrent la marche en matière de développement spatial, dévoilé récemment par Futron, le Canada perd sa sixième position aux mains de l'Inde. L'analyse calcule le niveau d'investissements et de retour sur investissement de l'industrie spatiale pour chaque pays.

David Vaccaro ajoute que l'étude montre que le Canada est suivi de très près par le Brésil, la Chine, Israël, le Japon et la Corée du Sud.

"Ce qui se produit, c'est que d'autres pays commencent à monter en grade, et le Canada a perdu sa force relative parce que ces autres nations avancent plus rapidement", a-t-il affirmé, en entrevue avec La Presse Canadienne.

L'Agence spatiale canadienne a affirmé qu'elle ne commenterait pas le rapport de Futron. Industrie Canada, le ministère responsable de l'agence, n'a pas répondu aux courriels de La Presse Canadienne.

Chuck Black, trésorier de l'Association canadienne de l'industrie spatiale, fait la même analyse de M. Vaccaro. Le manque de leadership d'Ottawa pourrait faire mal à l'industrie de la robotique spatiale, a-t-il averti.

"L'absence de plan à long terme, l'absence de tout projet scientifique, l'absence de recherche fondamentale, ça nuit à nos efforts", a-t-il dit.