Discours du Trône: «Le temps de rebâtir est arrivé»

Publié le 23/11/2021 à 13:54, mis à jour le 23/11/2021 à 14:59

Discours du Trône: «Le temps de rebâtir est arrivé»

Publié le 23/11/2021 à 13:54, mis à jour le 23/11/2021 à 14:59

Par La Presse Canadienne

Sur la photo, à gauche, le premier ministre, Justin Trudeau, et à droite Mary Simon, la première personne autochtone à occuper le poste de gouverneure générale du Canada. (Photo: La Presse Canadienne)

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau estime que «le temps de rebâtir est arrivé» après près de deux ans passés à lutter contre la pandémie de COVID-19.

Le discours du Trône, lu par la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, en anglais, en français et en inuktitut, a repris les grandes lignes du programme libéral au cours de la récente campagne électorale, qui a produit une deuxième minorité libérale consécutive. Les passages en français, moins nombreux qu’à l’habitude, ont été lus avec difficulté par la gouverneure générale qui poursuit ses cours.

Le gouvernement promet ainsi de reconstruire une économie plus inclusive et résiliente, de lutter contre les changements climatiques et de poursuivre les efforts de réconciliation avec les peuples autochtones.

«La décennie est encore jeune. Avec de la compassion, du courage et de la détermination, nous pouvons corriger son mauvais départ. Mais nous le pourrons seulement si nous le faisons ensemble», a déclaré Mme Simon, lisant l’allocution préparée par le gouvernement.

En premier lieu, les libéraux souhaitent prolonger les mesures d’aide pour les entreprises et les travailleurs les plus affectés par la pandémie de COVID-19. Ce projet de loi devrait être le premier présenté par le gouvernement dans la nouvelle législature, puisque certains programmes ont pris fin il y a quelques jours.

Tel que promis, il prévoit également introduire ou réintroduire des projets de loi sur l’interdiction des thérapies de conversion, la lutte contre la haine en ligne, la réforme des lois sur la radiodiffusion et la modernisation de la Loi sur les langues officielles. C’est sans compter le rachat obligatoire des armes d’assaut et l’interdiction des armes de poing pour les provinces et les territoires qui le désirent.

En matière de santé, le discours du Trône est venu renforcer l’intention du gouvernement fédéral de financer des mesures ciblées en matière de santé mentale, de soins de longue durée ou pour diminuer les listes d’attente, tout en promettant de travailler avec les provinces et les territoires «pour obtenir des résultats qui répondent aux besoins des Canadiens».

Sur les changements climatiques, les libéraux prévoient d’aller «plus loin, plus vite». Ils promettent de «plafonner et réduire les émissions des secteurs pétrolier et gazier, et aller plus vite vers une électricité complètement carboneutre», en plus d’augmenter le prix sur le carbone et de rendre obligatoire la vente de véhicules zéro émission.

Au sujet de la réconciliation, le gouvernement a réitéré ses engagements de créer un monument national à la mémoire des survivants des pensionnats autochtones et de nommer un interlocuteur spécial chargé de «faire avancer la justice concernant les pensionnats autochtones».

Et sur la relance économique, on réitère qu’elle se fera grâce
aux investissements dans l’accès à la propriété et à la construction
de logements, mais aussi grâce aux ententes en matière de services
de garde abordables pour enfants. Il ne reste plus que l’Ontario, le
Nouveau-Brunswick, ainsi que le Nunavut et les
Territoires-du-Nord-Ouest à accepter l’argent promis par Ottawa.

Au final, c’est la fin de la COVID-19 qui demeure la «priorité absolue», fin qui ne viendra qu’avec la vaccination, selon le gouvernement.

Mme Simon, première personne autochtone à occuper le poste de gouverneure générale du Canada, a lu le discours dans la salle du Sénat devant un auditoire composé de dignitaires, de sénateurs et d’une poignée de députés — une foule beaucoup moins nombreuse que d’habitude en raison de la pandémie de la COVID-19.

 

Le suspense n’aura pas duré longtemps.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a annoncé que les 32 députés de sa formation voteront en faveur du discours du Trône, même s’il n’y trouve rien d’autre que de bons sentiments.

«On ne peut pas être contre la tarte aux pommes», a résumé M. Blanchet, dans un point de presse tenu au foyer de la Chambre des communes, une heure après la lecture du discours au Sénat.

Il n’a quand même pas retenu ses critiques, qualifiant le texte de «travail de cégep d’une demi-journée».

Pendant ce temps, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, n’a pas vu dans ce discours une main tendue du gouvernement.

Il lui a reproché l’abandon du projet d’assurance-médicaments, entre autres. Le NPD aurait voulu aussi voir plus de détails précis sur le logement abordable, sur la lutte aux changements climatiques, sur l’aide pour les travailleurs.

De son côté, le chef du Parti conservateur s’est plaint de ne pas avoir entendu un plan pour l’économie dans le discours. Erin O’Toole a parlé de «médiocrité» et d’«obstacle à l’action». «Les dépenses des libéraux aggravent la crise de l’inflation», a-t-il accusé.

Les conservateurs n’appuieront pas le discours au moment du vote. De toute manière, l’appui des bloquistes suffira pour assurer la survie du gouvernement minoritaire de Justin Trudeau.

 

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