Climat: des milliards de dollars en dommages aux infrastructures, selon une étude

Publié le 29/09/2021 à 13:29

Climat: des milliards de dollars en dommages aux infrastructures, selon une étude

Publié le 29/09/2021 à 13:29

Par La Presse Canadienne

Au Québec, le nombre de résidences à risque d’inondation côtière est de 6000, mais 40 000 nouveaux foyers pourraient s’y ajouter. (Photo: La Presse Canadienne)

Si les infrastructures canadiennes ne s’adaptent pas à la crise climatique, celle-ci pourrait coûter des milliards de dollars par an en dommages dans les prochaines décennies, d’après un rapport de l’Institut canadien pour des choix climatiques (ICCC), publié mercredi.

L’étude prévient que si l’humanité n’arrive pas à freiner l’augmentation de ses émissions de carbone, les inondations, ainsi que l’usure des routes et des réseaux électriques canadiens, coûteraient environ 9 milliards $ supplémentaires par année vers le milieu du siècle, et 18 milliards $ vers la fin du siècle. Même dans un scénario climatique plus modéré, les coûts supplémentaires seraient de 6 milliards $ par année.

Ces estimations se basent sur la médiane de plusieurs modélisations. La plus pessimiste de ces dernières prévoit jusqu’à 30 milliards $ par année vers la fin du siècle.

«L’adaptation aux changements climatiques n’est pas seulement une question d’environnement, mais aussi d’économie et de bien-être», a fait valoir le directeur de l’adaptation à l’ICCC, Ryan Ness, dans une séance d’information mardi.

Dans le rapport, intitulé «Submergés: les coûts des changements climatiques pour l’infrastructure au Canada», l’organisme prévient que «les dommages aux résidences et aux bâtiments causés par les inondations pourraient quintupler dans les prochaines décennies, et être multipliés par 10 d’ici la fin du siècle».

Au Québec, le nombre de résidences à risque d’inondation côtière est de 6000, mais 40 000 nouveaux foyers pourraient s’y ajouter d’ici les 20 à 50 prochaines années, d’après l’étude.

Non seulement cela, mais les cartes des zones inondables sont «désuètes, incomplètes et ne considèrent certainement pas les coûts du futur», selon l’associé de recherche à l’ICCC Julien Bourque. La plupart des zones à risque «n’apparaissent sur aucune carte publique que les propriétaires pourraient consulter», ce qui pourrait causer de mauvaises surprises, ou même la perte de valeur immobilière. L’ICCC estime qu’un demi-million de bâtiments canadiens sont dans ce cas.

Les régions plus sèches ne sont pas non plus épargnées: «les vagues de chaleur, les feux de forêt et les saisons des ouragans extrêmes» auront comme effet d’endommager les routes et pourront «mener à la dilatation, à la déformation des rails» de chemin de fer.

Les réseaux électriques du pays feront aussi les frais des conditions extrêmes.

S’adapter maintenant

«On ne peut pas assumer les coûts de l’inaction, il faut agir maintenant», a plaidé M. Bourque.

Il recommande un effort coordonné de tous les paliers de gouvernement pour créer des infrastructures résilientes à long terme. Il faudrait, par exemple, «changer les mélanges de bitume utilisés pour les routes», «mettre des capteurs de température au niveau des chemins de fer pour avoir une meilleure lecture des températures ambiantes» et «arrêter de construire là où c’est risqué», quitte à ce que «le gouvernement rachète certaines des maisons qui sont les plus à risque». 

Le rapport conclut que les gouvernements devraient «communiquer des données pratiques et précises» sur les risques qui pèsent sur les infrastructures à cause de la crise climatique, et obliger les propriétaires à en faire autant lorsqu’ils souhaitent vendre ou courtiser des investisseurs. Chaque nouveau projet de construction ou de réparation devrait être évalué selon son potentiel de résilience climatique, en plus de «l’établissement de normes» à ce sujet. Il propose aussi de «créer des filets de sécurité pour les plus vulnérables», notamment les personnes à faible revenu, qui seront frappées de plein fouet par les impacts de la crise sur les infrastructures.

 

Des prévisions incertaines

M. Bourque a précisé que le modèle utilisé présente des chiffres «conservateurs», puisqu’il tient pour acquis «qu’on ne construira aucune nouvelle infrastructure» entre-temps.

«Le manque d’information concernant certains dangers climatiques à venir et la façon dont les infrastructures y réagiront» crée de nombreux inconnus, sans parler des conséquences indirectes sur l’économie, comme la dévaluation des propriétés, les pertes d’assurance, les retards d’approvisionnement ou les effets dominos négatifs sur les marchés financiers.

De plus, tout dépend de l’ampleur réelle que prendra la crise climatique. L’étude elle-même repose sur une médiane des prévisions de sept modélisations différentes, créées par le Pacific Climate Impacts Consortium de l’Université de Victoria et fournies par le gouvernement fédéral, à partir de données du ministère des Ressources naturelles, toutes appliquées sur deux scénarios (RCP4,5 et RCP8,5) présentés dans le cinquième rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC).

Le «milieu du siècle» englobe les années 2041 à 2070, alors que la «fin du siècle» correspond aux années 2071 à 2100. 

L’ICCC a déjà publié deux autres rapports dans la dernière année, notamment sur les «coûts des changements climatiques en santé». Sa prochaine étude, qui se penchera sur les impacts macroéconomiques, sortira au printemps 2022.

 

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