Climat : impasse à Copenhague

Publié le 16/12/2009 à 14:51

Climat : impasse à Copenhague

Publié le 16/12/2009 à 14:51

Par La Presse Canadienne

La conférence de Copenhague réunit 193 pays. Photo : Bloomberg

Rien ne va plus à Copenhague, alors que les négociateurs se butaient sur des obstacles majeurs à deux jours de la fin de la réunion sur le climat. Demain, ce sont les chefs d'État qui prendront les choses en main, alors que les pays en développement bloquent les discussions pour exprimer leur mécontentement.

Les pays pauvres ont paralysé les négociations, estimant que les nations riches ne s'engageaient pas suffisamment en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'aide aux pays du Sud. Les observateurs estimaient toutefois que les négociateurs avaient encore le temps de trouver un accord.

Une avancée a néanmoins été enregistrée: les Etats-Unis, l'Australie, la France, le Japon, la Norvège et la Grande-Bretagne ont promis au total 3,5 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) pour un programme visant à protéger les forêts tropicales.

Après neuf jours de discussions largement infructueuses, la conférence est entrée dans une nouvelle phase, les délégués de rang inférieur passant le relais aux ministres de l'Environnement. Et cette "montée en puissance" culminera avec le sommet de plus de 110 chefs d'Etat et de gouvernement, qui seront tous réunis vendredi.

Le président vénézuélien Hugo Chavez a été mercredi l'un des premiers chefs d'Etat à s'exprimer à la conférence. "Si le climat était une banque, une banque capitaliste, on l'aurait sauvé", a-t-il lancé.

Par ailleurs, la présidente de la conférence, Connie Hedegaard, a démissionné mercredi pour permettre à un responsable de plus haut rang -le Premier ministre danois Lars Loekke Rasmussen- de présider les trois derniers jours de réunion. L'ex-ministre danoise du Climat devait toutefois continuer à superviser les débats à huis clos.

Les négociateurs ont débattu dans la nuit de mardi à mercredi sans réussir à avancer sur les deux principaux dossiers: les objectifs de réduction des gaz à effet de serre et le financement d'une aide pour les pays pauvres. "Nous n'avons pas été capables de conclure un accord", a reconnu mercredi matin John Ashe, représentant d'Antigua, qui préside l'un des groupes de négociations.

Lors des discussions de la nuit, la délégation américaine a élevé des objections sur un projet de texte, estimant qu'il risquait de contraindre prématurément les Etats-Unis à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, avant l'adoption d'une loi sur le sujet au Congrès américain. Les représentants américains ont par exemple insisté pour remplacer le mot "devra" par le conditionnel ôôdevrait".

La modification du projet a suscité les protestations des pays en développement. Les hôtes danois de la conférence ont alors rédigé ce qu'ils espéraient être un compromis. Mais avant que leur texte ne soit diffusé, les pays en développement réunis au sein du G77 et la Chine se sont réunis pour arrêter une position commune. "Ils sont mécontents que ces textes viennent d'en haut", a expliqué un délégué africain sous le couvert de l'anonymat. "Ils pensent que ces choses devraient être discutées ouvertement."

Les observateurs les plus expérimentés estimaient toutefois qu'un accord était encore possible. "Beaucoup de choses sont en jeu", a souligné Fred Krupp, du Fonds américain de défense de l'environnement. "C'est le rythme normal de négociations internationales", a-t-il relativisé.

Reste que certains ne cachaient pas leur déception devant le manque de progrès, notamment parmi les représentants des petits Etats insulaires menacés par la montée du niveau des océans. "Nous sommes extrêmement déçus", confiait Ian Fry, de l'archipel des Tuvalu. "J'ai le sentiment d'effroi que nous sommes à bord du 'Titanic' et que nous coulons rapidement."

La conférence, ouverte le 7 décembre et qui réunit 193 pays, a été marquée par des passes d'armes entre la Chine et les Etats-Unis, et un profond clivage entre le Nord et le Sud. Signe de ce climat tendu, les pays en développement ont temporairement boycotté les débats lundi.

Au nom de l'Union européenne, le ministre suédois des Affaires étrangères Andreas Carlgren a appelé la Chine et les Etats-Unis à se fixer des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre plus ambitieux. "Le monde a besoin de plus et nous sommes confiants dans le fait que vous avez la capacité à faire plus", a-t-il déclaré en référence aux deux pays, qui sont les deux plus gros pollueurs de la planète.

Par ailleurs, plusieurs centaines de manifestants rassemblés devant le Bella Center, où se déroulent les négociations, ont tenté de perturber la conférence. La police a utilisé gaz lacrymogène et matraques pour les disperser, interpellant 260 personnes.

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