Automobile: choisir une assurance basée sur l'utilisation

Publié le 09/08/2022 à 07:56

Automobile: choisir une assurance basée sur l'utilisation

Publié le 09/08/2022 à 07:56

Par La Presse Canadienne

(Photo: 123RF)

Une assurance automobile au Canada peut coûter cher. Pour les conducteurs qui cherchent à réduire leurs dépenses, des assureurs se sont mis à proposer des assurances de répartition ou basées sur l’utilisation.

Il s’agit là des deux principaux types de programmes dits télématiques, explique Matt Hands, directeur des assurances chez Ratehub.ca, à Toronto.

L’assurance basée sur l’utilisation s’appuie sur la façon dont on conduit, plutôt que sur le nombre de kilomètres qu’on parcourt. 

«Auparavant, c’était une technologie qu’on branchait sur le port de diagnostic d’un véhicule et qui suivait la conduite, comme la vitesse à laquelle on roule, la façon dont on freine, les virages qu’on prend, et même la distance qu’on parcourt, juste pour déterminer si on êtes un conducteur de qualité ou non», explique Matt Hands. 

De nombreux assureurs sont depuis passés à des systèmes basés sur des applications qui suivent des mesures supplémentaires, notamment lorsqu’un conducteur touche son téléphone ou adopte d’autres comportements qui constituent une distraction au volant. 

«Ces calculs sont devenus un peu plus précis et le transfert de données est plus rapide grâce à l’infonuagique. On peut télécharger les informations instantanément dans le programme de tarification de chaque assureur.» 

Un programme télématique peut être avantageux pour les jeunes conducteurs, qui paient souvent des primes d’assurance les plus élevées, car ils sont statistiquement plus susceptibles d’être impliqués dans des collisions et de faire des réclamations. Ces taux de prime peuvent diminuer plus rapidement si les conducteurs peuvent répondre aux exigences de conduite spécifiques d’un assureur. 

Pour les conducteurs qui utilisent leur véhicule pour parcourir moins de 10 000 kilomètres par an, un plan de répartition peut aussi offrir des économies importantes. Il n’est cependant pas possible de magasiner ce genre de plan, puisque le programme MyPace du CAA est la seule option au Canada. Il n’est par ailleurs offert que dans quatre provinces, soit l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard. 

En outre, de nombreux conducteurs hésitent à adopter l’assurance basée sur l’utilisation en raison de préoccupations concernant les augmentations de tarifs, l’exactitude de ces programmes et les problèmes de confidentialité, observe Matt Hands. 

 

Méfiance envers la collecte de données 

Natalia Pasha, une consultante de 31 ans de Toronto, par exemple, a affirmé avoir été découragée par sa collecte de données.

«Nous avons été témoins de l’essor d’internet et de l’essor du téléphone intelligent, et maintenant nous sommes confrontés aux effets consécutifs avec la façon dont ces données sont utilisées», souligne-t-elle, en référence aux piratages ou à l’utilisation abusive des données sur Facebook, Equifax et même sur l’application de Tim Hortons. Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a récemment conclu que la chaîne de restauration rapide avait illégalement recueilli des informations de localisation auprès de personnes ayant téléchargé l’application de la chaîne de cafés. 

Natalia Pasha juge que ces applications ne sont pas suffisamment claires quant aux inconvénients de leur utilisation. 

«Ça me laisse un arrière-goût dans la bouche.» 

Pour sa part, Matt Hands ne s’est pas encore lancé dans ces applications parce que la précision des calculs n’est toujours pas limpide. 

«Si j’avais plus de transparence et de compréhension sur la façon dont elles calculent réellement chaque scénario, je m’y inscrirais probablement, mais ne sachant pas cela, j’ai beaucoup d’appréhension. Je comprends leur valeur et je vois la promesse technologique, je ne sais tout simplement pas si elles sont encore tout à fait au point.» 

Tant Matt Hands que Natalia Pasha ont exprimé leur inquiétude quant à savoir s’ils seraient pénalisés pour leurs excès de vitesse sur les autoroutes, lorsqu’ils conduisent plus vite que la limite pour suivre le trafic. 

Un porte-parole d’Aviva, un assureur proposant une offre basée sur l’application pour téléphone Conduimatic Aviva, souligne que la vitesse n’est qu’un des facteurs qui entrent dans le score d’un conducteur. 

«Lors de l’évaluation du comportement de conduite, nous comparerons la vitesse du conducteur à la limite de vitesse affichée pour la route sur laquelle se trouve le conducteur. La mesure dans laquelle la vitesse est prise en compte dans le score du conducteur dépend de l’ampleur du dépassement de la limite, et de la durée de ce dépassement.» 

L’utilisation de Conduimatic Aviva offre aux conducteurs une remise automatique de 10% la première année et un maximum de 20% sur les primes d’assurance automobile chaque année par la suite. 

Matt Hands note que de nombreux programmes d’assurance basés sur l’utilisation permettent une rétroaction sur des situations exceptionnelles qui pourraient être prises en compte dans le dossier de conduite, comme si un ami conduisait la voiture ou si le conducteur d’un véhicule suivi avait brusquement freiné. 

Avant d’aller de l’avant avec un programme basé sur l’utilisation, Matt Hands recommande aux gens de comparer les fournisseurs et de déterminer si seule la bonne conduite est récompensée ou si la mauvaise conduite est également pénalisée. 

En effet, en novembre 2020, l’Autorité ontarienne de réglementation des services financiers a abandonné des directives antérieures voulant que l’assurance basée sur l’utilisation ne puisse pas entraîner d’annulation de police ou de supplément. 

«Si on présente un mauvais comportement au volant sur la base des règles du programme, [l’assureur pourrait] potentiellement imposer un supplément à la fin de la période d’évaluation et cela pourrait représenter une augmentation d’entre 1% et 25% du taux», explique Matt Hands. 

Cependant, ces programmes qui peuvent à la fois récompenser et pénaliser ont tendance à offrir des rabais plus élevés si on fait preuve de bonnes habitudes de conduite, ajoute-t-il. 

«Cela dépend simplement de ce qu’on recherche et de la tolérance au risque dans ces scénarios.» 

Même s’il est possible d’obtenir de bonnes réductions, il faut réfléchir sérieusement au type de conducteur qu’on est, et si on est en mesure de toujours respecter les règles de la route, prévient Matt Hands. 

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