Le procès Clearstream s'ouvre à Paris

Publié le 21/09/2009 à 00:00

Le procès Clearstream s'ouvre à Paris

Publié le 21/09/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne
Une partie du Who's Who se partage le banc des parties civiles, avec en tête, le président Nicolas Sarkozy qui soupçonne son meilleur ennemi d'avoir tiré les ficelles de cette ténébreuse affaire pour empêcher son élection à l'Elysée.

Signe de l'extrême tension qui entoure ce procès, les "révélations" se sont succédé ces dernières semaines dans la presse et le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin, qui soutiendra personnellement le dossier, est sorti de sa réserve habituelle pour désigner M. De Villepin comme l'"un des bénéficiaires collatéraux mais parfaitement conscient" de cette affaire.

Un point de vue que ne partagent pas les deux juges d'instruction, Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, qui ont déployé énormément d'énergie et de moyens, depuis la constitution de partie civile de Nicolas Sarkozy en janvier 2006, pour tenter de démontrer que l'ex-Premier ministre était "l'instigateur premier de l'ensemble du système". Sous l'oeil attentif du locataire de l'Elysée qui a fait de cette affaire une affaire personnelle au point d'être qualifié d'"obsédé" par Dominique de Villepin...

L'affaire commence réellement le 9 janvier 2004 lorsque M. De Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, qui vient de découvrir l'existence des listings Clearstream, demande au général Philippe Rondot de faire une enquête sur ces documents que lui a remis l'ancien responsable d'EADS, Jean-Louis Gergorin.

Très rapidement, le militaire à la retraite découvre que les listes ont été falsifiés. Reste à savoir quand Dominique de Villepin a découvert le pot aux roses. Et c'est là que les avis divergent. Le parquet estime ainsi que l'ancien secrétaire général de l'Elysée ignorait en juillet 2004 la fausseté des listings Clearstream qu'il avait fait transmettre à la justice par M. Gergorin.

Après le 27 juillet, date où la Direction de la surveillance du territoire et le général Rondot démontrent leur falsification, il aurait dû saisir la justice, a estimé le parquet. "Il s'est ainsi, au moins par son inaction, rendu complice des faits de dénonciation calomnieuse", a-t-il souligné dans son réquisitoire écrit.

Les juges n'ont pas suivi cette analyse. Ils estiment au contraire que l'ancien chef de gouvernement a pris connaissance "courant 2004" du bidouillage des listings par Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud. En ordonnant en avril de la même année au premier de les remettre au juge Renaud van Ruymbeke, M. De Villepin "savait que les faits ainsi dénoncés" étaient "totalement ou partiellement inexacts".

Jean-Louis Gergorin, qui va comparaître aux côtés de Dominique de Villepin, a reconnu avoir transmis les listings à ce magistrat qui enquêtait alors sur la versement de pots-de-vin en marge de la vente de frégates françaises à Taïwan.

En revanche, Imad Lahoud, un mathématicien et informaticien, a toujours nié au cours de l'enquête avoir falsifié ces documents et y avoir ajouté des noms de personnalités du monde politique, culturel ou industriel. Avant de se raviser dans une interview au "Point" du 27 novembre 2008 où il affirme avoir ajouté la nom de M. Sarkozy dans le bureau d'Yves Bertrand, alors patron des RG. Il a depuis décrit d'autres scénarii encore.

En décembre dernier encore, selon le JDD, il a dit avoir falsifié les listes "à la demande de Jean-Louis Gergorin" et "sous la connaissance de Dominique de Villepin". Les avocats des intéressés ont dénoncé le témoignage tardif et "rocambolesque" d'un homme qui "dit tout et son contraire" depuis le début de l'affaire.

Pour compléter ce groupe de prévenus, les juges ont estimé avoir réuni suffisamment de charges pour faire juger Florian Bourges, un ex-auditeur accusé d'avoir dérobé les listings lors d'un audit de la chambre de compensation luxembourgeoise Clearstream, et le journaliste Denis Robert, accusé de les avoir recelés.

Ces faux listings de comptes et fichiers de transaction, adressés à la justice, imputaient à un certain nombre de personnalités, dont la plus médiatique, Nicolas Sarkozy, leur participation à des opérations de corruption et de blanchiment issues de commissions illégales ou du produit du trafic de drogue...

Le procès doit se dérouler devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris jusqu'au 21 octobre. Une vingtaine de témoins ont été cités et une quarantaine de personnes se sont constituées partie civile.

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