La CSeries, le grand flop du salon de Farnborough

Publié le 23/07/2010 à 15:01, mis à jour le 23/07/2010 à 15:02

La CSeries, le grand flop du salon de Farnborough

Publié le 23/07/2010 à 15:01, mis à jour le 23/07/2010 à 15:02

Le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey. Photo: Bloomberg.

L’absence de nouvelles commandes pour la gamme CSeries est la grande déception du salon aéronautique de Farnborough, selon plusieurs experts.

Ne pas recueillir une seule nouvelle commande au grand rendez-vous annuel de l’aéronautique est d’autant plus gênant pour Bombardier que le salon 2010 a en général été très bon pour les grands de l’aviation comme Boeing, Airbus et Embraer, remarque Cameron Doerksen, analyste chez Partenaires Versant, dans un rapport envoyé à ses clients.

L’analyste souligne qu’il s’est commandé plus de 700 avions commerciaux au salon de Farnborough, ce qui représente une «hausse considérable» par rapport aux 230 appareils qui avaient été commandés au salon du Bourget de l’année précédente.

«La grande histoire du salon, c’est l’absence de nouvelles commandes d’appareils de la CSeries, écrit M. Doerksen, qui fait remarquer qu’il était largement attendu que Qatar Airways allait annoncer une commande pour ces appareils. Il semble que des interrogations sur les économies de carburant et l’entretien du moteur de Pratt & Whitney utilisé dans la CSeries aient empêché la conclusion d’une entente définitive avec le transporteur qatariote.

Turan Quettawala, analyste chez Scotia Capital, partage le même point de vue et juge «décevante» l’absence de commandes pour la nouvelle gamme de Bombardier. «Nous pensons que le prolongement de l’incapacité de Bombardier à annoncer des commandes devrait une fois de plus renforcer le scepticisme à l’égard des appareils de la CSeries et pourrait affecter le cours de l’action de l’entreprise», écrit l’analyste.

Marko Pencak, de la firme GMP, estime lui aussi que l’absence aura un effet négatif sur le titre de l’entreprise. L’action de Bombardier a en effet progressé de 30% dans les trois mois précédant le salon, en partie sur la base de prévisions que des commandes pour la CSeries se concrétiseraient à Farnborough.

Pas d'impact à long terme

Néanmoins, les analystes se font en général rassurants sur les conséquences à plus long terme de cette déception.

Ainsi, M. Doerksen pense toujours que des commandes devraient se concrétiser dans les prochains mois. Il fait valoir que United Technologies, l’entreprise qui possède Pratt & Whitney, prévoit toujours une série de commandes d’ici la fin de l’année. Qatar Airways a aussi assuré qu’une commande d’appareils CSeries demeurait probable.

Turan Quettawala non plus ne voit pas d’impact à long terme sur le programme de la CSeries. Il ajoute que la CSeries représente seulement entre 50 cents et 1$ dans le cours du titre de Bombardier.

Reste que l’absence de commandes a quelque chose d’inquiétant, dans le contexte où dans les nombreuses commandes effectuées pour des appareils de concurrents de Bombardier à Farnborough, on a vu émerger de nouveaux concurrents directs aux autres appareils de Bombardier, souligne M. Doerksen. Le russe Sukhoi a par exemple annoncé plusieurs commandes pour son Superjet 100, qui concurrence directement la gamme de jets régionaux de l’entreprise.

«Doté d’un contenu occidental significatif, le Superjet 100 commence à émerger comme un concurrent plus sérieux de Bombardier dans le marché des petits avions», écrit l’analyste.

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