Des centrales solaires bientôt installées dans l'espace

Publié le 18/09/2009 à 00:00

Des centrales solaires bientôt installées dans l'espace

Publié le 18/09/2009 à 00:00

Pacific Gas & Electricity, premier distributeur d'électricité en Californie, compte acheter de l'énergie produite dans l'espace d'ici 2016. Elle a signé au printemps un contrat avec Solaren, qui veut bâtir une centrale solaire en orbite.

Là-haut, pas de nuit ni de nuages : les panneaux photovoltaïques auraient donc un rendement largement supérieur à celui des installations terrestres. L'électricité serait transformée en micro-ondes pour être acheminée à une base de réception sur terre, comme les signaux de télévision satellite.

" Si Solaren parvient à nous livrer l'énergie au prix déterminé, ce sera une première, dit Jonathan Marshall, directeur des communications de Pacific Gas & Electricity.

Le contrat avec Solaren est sérieux, insiste-t-il. " Il comprend des pénalités si l'électricité n'est pas livrée. " La date butoir : 2016.

Solaren a donc tout un défi sur les bras, et les sceptiques sont légion. Mais les ingénieurs de la petite firme californienne ne sont pas les derniers venus : la plupart ont travaillé chez des leaders de l'aérospatiale, comme l'armée américaine et Boeing Satellite Systems.

" Nous avons 99,9 % de chances de réussir ", assure Calvin Boerman, directeur de la division énergie de Solaren. À condition de trouver le financement : l'entreprise cherche toujours des milliards de dollars pour financer son projet pilote.

Le défi de la construction

" Les anciens concepts proposaient des centrales lourdes, donc coûteuses à expédier dans l'espace, dit M. Boerman. La nôtre ne pèsera que 100 à 120 tonnes. "

Pas mal, pour une centrale censée produire pendant 15 ans 1 700 gigawattheures par année, soit l'équivalent de la consommation de 100 000 foyers québécois. Mais pour propulser le tout en orbite, Solaren devra prévoir pas moins de quatre lancements de fusée.

Une autre entreprise californienne, Space Energy, veut elle aussi mettre des centrales solaires en orbite. Elle négocie avec deux distributeurs d'électricité de l'Ohio pour vendre cette énergie, et discute avec d'éventuels clients au Moyen-Orient et en Asie.

Mais le déploiement de ses équipements sera pour le moins complexe. Space Energy prévoit d'abord deux années de construction sur terre. Puis elle expédiera un " satellite-squelette " en basse orbite, à 480 kilomètres d'altitude. " Ensuite, il y aura 18 à 20 lancements supplémentaires pour transporter le matériel et achever la construction avec des robots ", dit Stephan Tennsel, pdg.

Dans les années 1970, des études de la NASA concluaient déjà que produire de l'énergie solaire dans l'espace était facilement réalisable. Le coût d'un tel équipement et, surtout, de sa mise en orbite, représentait le plus grand obstacle. Mais les temps ont changé. " Beaucoup d'entreprises développent des fusées pour fournir le service, dit M. Tennsel. Avant, un lancement coûtait 10 000 $ US par livre d'équipement. Aujourd'hui, ça coûte moins de 3 000 $ US. " Cela lui permettrait de vendre l'énergie 16 ¢ le kilowattheure, prix que les distributeurs américains sont prêts à payer l'énergie renouvelable. Quant à Solaren, elle devra vendre son énergie environ 13 ¢ le kilowattheure, prix établi par règlement en Californie pour de l'énergie renouvelable.

Considérant les énormes quantités de gaz à effet de serre que dégagent les fusées utilisées lors de tels lancements, le jeu en vaut-il la chandelle ?

" Certainement, répond M. Tennsel. La quantité de carbone produite lors des lancements est négligeable comparée à celle que notre projet permettra d'éviter ", dit-il.

Et le faisceau de micro-ondes qui transporterait l'énergie sur Terre ? Selon les promoteurs de ces projets futuristes, il ne serait pas plus dangereux que les ondes des antennes de téléphonie cellulaire et des relais de télécommunications.

Reste à voir si les opposants aux antennes de cellulaires l'entendront ainsi.

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