Au pays des grandes ambitions

Publié le 02/10/2010 à 00:00, mis à jour le 04/10/2010 à 15:29

Au pays des grandes ambitions

Publié le 02/10/2010 à 00:00, mis à jour le 04/10/2010 à 15:29

" Lorsque le dernier train partira pour Sept-Îles... " C'est l'une des phrases les plus touchantes de Schefferville, le dernier train, de Michel Rivard, une chanson qui me prend toujours à la gorge quand je l'entends. Elle raconte la fermeture de la ville qui avait longtemps symbolisé la détermination du Québec à s'approprier son Grand Nord... avec l'aide des Américains et de l'Iron Ore, propriétaires de la mine de fer.

Puis la mine a décliné, et on a tout abandonné. Enfin, pas tout à fait, puisque les Amérindiens Naskapis, eux, sont demeurés chez eux. Mais dans l'imaginaire, Schefferville venait de passer à l'histoire. Je l'avais visitée quelques mois plus tôt avec le sentiment que le Québec passait à côté de sa destinée. Et j'avais aussi en tête les inquiétudes de Sept-Îles, dont l'élan allait être stoppé, et qui se demandait ce que l'avenir lui réservait.

La chanson est toujours aussi belle, mais les faits lui donnent tord; le train a continué à rouler, tant bien que mal. Et bientôt, elle reflétera encore moins la réalité car une nouvelle mine sera bientôt exploitée. Cette fois, ce sera grâce à des centaines de millions de dollars investis par un groupe dirigé par l'indienne Tata Steel. Qui l'eut cru ?

En tout cas, à Sept-Îles, on se frotte les mains en rappelant aux sceptiques qu'ils ont été confondus. Le port n'arrête plus de s'agrandir et il reprend sa place au sein des plus grandes installations du genre au pays.

Plus grand, plus gros, plus fort : on ne joue pas avec des modèles réduits, sur la Côte-Nord. C'est le pays de la démesure, tant pour le territoire que pour les ambitions. Avant la Baie-James, c'est la Manic qui a permis au Québec de manifester son intention de jouer un rôle de leader sur la scène hydroélectrique, et ce sont d'autres rivières de la Côte-Nord qui consolideront désormais sa position. Ce sont aussi ses richesses minières, encore à découvrir, qui vont assurer son développement. L'uranium demeure un sujet délicat, mais les diamants, ça vous tente ? C'est également tout ce que contient la mer, et qu'on commence à peine à exploiter, qui, un jour, assurera au Nord une place au soleil.

Et tellement d'espace ! Avez-vous déjà parcouru la route entre Tadoussac et Natashquan ? Si l'on oublie les camions et les travaux routiers, c'est l'endroit idéal, au Québec, pour se sentir zen... des kilomètres et des kilomètres qui s'étirent. Quelques villes d'importance, Baie-Comeau, Port-Cartier, Sept-Îles évidemment, et d'autres qui peuvent servir de relais comme Forestville ou Havre Saint-Pierre. Mais pour l'essentiel, l'infini et des tableaux saisissants comme on n'en trouve nulle part ailleurs chez nous.

Et après Natashquan, relié depuis pas si longtemps par la route au reste du continent, c'est l'aventure. Elle a pris des allures de Grande Séduction depuis l'attachant film qui raconte la vie (romancée) de Harrington Harbour. Pour les visiteurs qui découvrent ce bout du monde par la mer, grâce au Relais Nordik, c'est le ravissement. Mais pour ses habitants, c'est la quiétude et le combat incessant pour s'assurer une vie convenable. Imaginez l'hiver !

On en revient impressionné tout en se demandant comment ils font. Ils se demandent plutôt, eux, comment font les citadins coincés sur les autoroutes. Ils savent aussi qu'à travers leurs bas et leurs hauts, ils façonnent nos lendemains.

Si Michel Rivard donnait le ton en introduction, c'est par Gilles Vignault qu'il convient de conclure : " Fer et titane, sous les savanes, du nickel et du cuivre, et tout ce qui doit suivre, capital et métal, les milliards et les parts, nous avons la jeunesse et les bras pour bâtir, nous avons, le temps presse, un travail à finir, nous avons la promesse du plus brillant avenir. "

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