Plus courte et moins prononcée que la récession du début des années 1990, la crise financière de 2009 n'aura fait que secouer temporairement la région de Montréal.

Même si la métropole a été plus durement touchée que le reste du Québec, les quelque 38 000 emplois perdus au cours de la dernière année devraient être récupérés d'ici deux ans, selon Emploi Québec.

" Entre 2010 et 2014, on prévoit la création de 58 000 emplois à Montréal, en particulier dans le secteur de la construction, en raison des nombreux chantiers annoncés ", indique Hugues Leroux, économiste à la direction régionale d'Emploi Québec, à Montréal.

Le secteur des services, le plus touché avec près de 30 000 emplois perdus, est aussi le plus prompt à se rétablir : il en a déjà récupéré 23 000.

La construction, qui a connu une chute de 7,5 % des emplois, et le secteur de la fabrication, auront besoin de plus de temps pour se relever. " La construction résidentielle a repris dans l'ensemble du Québec, mais les chantiers importants tournent au ralenti à Montréal ", observe l'économiste.

Les nouveaux arrivants

Tous les Montréalais n'ont pas été égaux face à la crise. Les nouveaux arrivants qui vivent au pays depuis moins de cinq ans ont été 17 fois plus touchés que les personnes nées au Canada.

Déjà fragilisés par des problèmes d'intégration, ils sont souvent les premiers à perdre leur poste et les derniers à se replacer. Début 2010, le taux de chômage chez les immigrants de Montréal demeurait élevé, à près de 20 %. Les jeunes de 15 à 24 ans ont également souffert de la crise, accusant une baisse de leur taux d'emploi de près de 14 %.

Autre phénomène : 96 % des pertes d'emplois ont eu lieu chez les hommes, très présents dans la construction et la fabrication.