Tâter du pouvoir... et y prendre goût

Publié le 08/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/10/2011 à 14:31

Tâter du pouvoir... et y prendre goût

Publié le 08/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/10/2011 à 14:31

Par Pierre Théroux

Isabelle Paiement a accepté la proposition de son père et a pris les rênes de l'entreprise familiale avec son frère, Sébastien. [Photo : Gilles Delisle]

Isabelle Paiement rêvait d'une carrière, pas d'être entrepreneure. Après avoir commercialisé des produits cosmétiques, la voilà aujourd'hui avec son frère Sébastien en voie de prendre la relève de son père, Gaétan, à la tête de Moulures GPL Tradition, l'entreprise familiale de fabrication d'ornements architecturaux qu'il a fondée en 1980.

"J'étais carriériste, je me voyais gravir les échelons dans un domaine qui me passionnait", souligne la jeune femme de 37 ans. Elle s'est finalement laissé convaincre, deux fois plutôt qu'une, de se joindre à l'entreprise de Saint-Clet, dans la MRC de Vaudreuil-Soulanges.

Titulaire d'un baccalauréat en finances et d'un MBA en marketing qu'elle a obtenus à la fin des années 1990, Isabelle Paiement travaille pour le géant Johnson & Johnson avant d'accepter un poste de chef de produit cosmétique chez Lise Watier.

Au printemps 2003, Moulures GPL perd son directeur des ventes. Le père tente alors une première approche auprès de sa fille, en vain. "Je n'étais pas prête à quitter un emploi que j'adorais", se rappelle Mme Paiement. Six mois plus tard, une restructuration chez Lise Watier entraîne des mises à pied et l'amène à de nouvelles fonctions qui lui plaisent moins. Son père récidive, avec succès cette fois.

"J'aurais été plus difficile à convaincre s'il n'y avait pas eu des changements dans ma carrière", reconnaît-elle. Elle accepte la proposition, avec l'idée "d'essayer pendant un an, puis de faire autre chose si je n'aimais pas ça", se rappelle la vice-présidente ventes et marketing qui assume aussi certaines tâches administratives.

Gel successoral et coaching

Depuis son arrivée, elle a rebâti le département de marketing et multiplié les projets. On lui doit notamment la mise à jour du catalogue des quelque 750 ornements architecturaux de décoration extérieure offerts aujourd'hui par l'entreprise. "Comparativement à mes emplois antérieurs, j'ai une plus grande liberté d'action, un plus grand pouvoir sur les projets", se réjouit-elle.

Son frère Sébastien, âgé de 33 ans, travaille à temps plein dans l'entreprise depuis l'adolescence. Il s'occupe des activités de production en sa qualité de vice-président aux opérations. "Notre force, c'est d'être complémentaires", précise Isabelle Paiement.

Frère et soeur s'affairent aussi à prendre la relève, sous l'oeil bienveillant du père. "Dès mon arrivée, notre père a tenu à nous vendre des actions à parts égales et à faire un gel successoral. C'est motivant de savoir que c'est aussi notre entreprise", dit-elle.

La passation des pouvoirs se fait graduellement. "C'est important pour assurer le transfert des connaissances et la façon de gérer l'entreprise. Mon père est toujours engagé, mais il nous laisse beaucoup plus de latitude depuis trois ans. On sent sa confiance en nous."

Comité de gestion

Pour mieux assurer la relève, la famille décidait en début d'année de faire appel à une firme de conseillers en transfert d'entreprise, Pissenlits. Depuis, l'entreprise a formé un comité de gestion qui se réunit avec un ordre du jour comprenant les différents aspects administratifs.

"Ça nous permet de nous réunir, de façon plus formelle, pour discuter et donner notre avis", explique Isabelle Paiement, qui est aussi inscrite à un cours sur le leadership offert par Pissenlits. Ce cours lui permet de mieux cerner ses forces et le chemin à parcourir. "Le transfert d'entreprise, ce n'est pas juste une transaction comptable. Il faut aussi tenir compte des aspects humains", souligne-t-elle.

Pour la vingtaine d'employés, le changement de garde devrait se faire sans heurt. "Ce ne sera pas un choc. Mon frère est ici depuis plus de 15 ans, et ils voient qu'on prend la place graduellement. Mais ceux qui sont habitués à voir mon père et à lui parler vont probablement s'ennuyer de sa présence."

Cap sur le marché canadien

Moulures GPL a commencé ses activités par la fabrication de pièces de meubles en polyuréthane. L'engouement pour les panneaux MDF, dans les années 1990, a incité l'entreprise à changer de cap pour utiliser le polyuréthane dans la création d'ornements architecturaux extérieurs haut de gamme, standards ou fabriqués sur mesure.

Ses produits, destinés au marché de la construction résidentielle et commerciale, comprennent des gammes de rampes et balustrades, de moulures et pilastres, de têtes de portes et fenêtres, ainsi que des arches.

Présente principalement au Québec, l'entreprise rêve d'expansion ailleurs au Canada. "Nous vendons un peu aux États-Unis, mais nous allons concentrer nos efforts sur le développement du marché canadien."

À la une

Bourse: d'excellents rendements grâce aux «5 magnifiques»

BALADO. Microsoft, Nvidia, Amazon, Alphabet et Meta Platforms ont généré 40% des gains du S&P 500 au premier trimestre.

La moitié des Canadiens soutiennent l’interdiction de TikTok, selon un sondage

Il y a 13 minutes | La Presse Canadienne

Le Canada a ordonné son propre examen de la sécurité nationale au sujet du réseau social TikTok.

La Banque Royale du Canada confirme qu’elle a fait l’acquisition de HSBC

Il y a 41 minutes | La Presse Canadienne

En vertu de cette transaction, 4500 employés de HSBC Canada migreront vers RBC.