A & D Prévost est restée québécoise

Publié le 24/06/2011 à 00:05, mis à jour le 23/06/2011 à 09:23

A & D Prévost est restée québécoise

Publié le 24/06/2011 à 00:05, mis à jour le 23/06/2011 à 09:23

Paul Laurin et Bernard Harvey sont maintentant actionnaires d'A&D Prévost. [Photo : Gilles Delisle]

Garder l'entreprise - et les emplois - dans la région, c'était la priorité de Paul Laurin et de Bernard Harvey pour reprendre A & D Prévost. Leur défi : trouver le financement.

L'arrivée de Bernard Harvey et de Paul Laurin, deux cadres d'A & D Prévost, à la tête de l'entreprise spécialisée dans l'aluminium architectural de Richelieu a été accueillie avec un grand soupir de soulagement par ses 190 employés.

Car l'entreprise a bien failli être vendue à des intérêts américains. Mais les anciens propriétaires ont préféré renoncer à une vente payante à un investisseur étranger pour conserver les emplois à Richelieu et permettre à deux cadres engagés depuis longtemps dans la société de prendre la relève.

Bernard Harvey se souvient qu'enfant, il venait jouer dans l'usine de son père. Aujourd'hui, il la dirige avec Paul Laurin, embauché à titre d'ingénieur il y a 21 ans. Depuis plusieurs années, les deux hommes nourrissaient l'espoir de prendre les rênes de la PME. En fait, depuis le jour où les actionnaires majoritaires, proches de leur retraite, ont décidé de préparer leur départ, en 2009. Mais comment faire puisque les deux cadres n'avaient pas les moyens de racheter l'entreprise ?

Ils se sont adressés à Capital régional et coopératif Desjardins (CRCD). L'institution a investi 30 millions de dollars (M $), et est ainsi devenue actionnaire majoritaire de l'entreprise en février dernier. Les employés étaient rassurés, et Bernard Harvey et Paul Laurin devenaient respectivement vice-président aux finances et administration et président de l'entreprise.

Les vendeurs sont eux aussi satisfaits de la conclusion de cette transaction. " Pour nous, il était clair que la conservation des emplois dans notre ville demeurait un élément fondamental de la transaction ", reconnaissait l'ex-président de la société, Jonathan H. Cowen, dans un communiqué émis à la suite de la transaction.

Faire le pont

De son côté, Desjardins, rarement aussi présente dans une entreprise, a fait une exception : près de 200 emplois en région étaient en jeu. " Notre objectif est d'être un facilitateur de transfert pour que les entreprises restent au Québec. Il n'est pas de devenir actionnaire majoritaire ", affirme Marie-Claude Boisvert, chef de l'exploitation de CRCD.

Cependant, pour aider la relève à améliorer les performances de la société avant de se retirer - généralement de 5 à 10 ans plus tard -, Desjardins impose des règles strictes : la mise en place d'un conseil d'administration et l'établissement d'un plan stratégique.

Ce changement dans la gestion de l'entreprise a été bien accepté par la nouvelle équipe. " Avant, les décisions se prenaient un peu à la bonne franquette. La taille de l'entreprise nécessitait qu'on évolue de toute façon ", dit Paul Laurin.

Désormais, les décisions stratégiques sont prises au sein d'un conseil d'administration en bonne et due forme, qui s'appuie sur un comité directeur auquel siègent le président et les vice-présidents. Un plan stratégique est en préparation.

Une modernisation à laquelle assistent les vendeurs, Jonathan H. Cowen et Réal Néron, qui continueront à être présents pendant encore deux ans. Ils ont déjà transféré leurs responsabilités à la nouvelle équipe et prodigueront leurs conseils dans la gestion quotidienne des affaires, mais à un rythme moins soutenu.

Les nouveaux dirigeants d'A & D Prévost souhaitent que l'entreprise, qui a des marchés dans plusieurs provinces canadiennes, continue à se développer. " On veut proposer de nouveaux produits et être plus actifs sur les marchés où nous sommes déjà présents ", expliquent-ils d'une seule voix.

Bernard Harvey et Paul Laurin sont actionnaires minoritaires. Le premier souhaite dès qu'il en aura la possibilité augmenter sa participation dans l'entreprise. Le second attend de voir la manière dont l'entreprise évoluera avec son nouveau partenaire majoritaire, l'essor qu'elle prendra, avant de décider d'augmenter ses parts. Autant de questions " prématurées ", selon les dirigeants, aujourd'hui accaparés par ce nouveau tournant pris par A & D Prévost, 52 ans après sa création.

QUESTIONS EN RAFALE

Vendeurs : Jonathan H. Cowen, 57 ans Réal Néron, 73 ans

Repreneurs : Paul Laurin, 49 ans Bernard Harvey, 43 ans

Raison de la vente : Départs à la retraite

Chiffre d'affaires (avant la vente) : confidentiel

Bilan (après la transaction) : Le même qu'avant la vente conclue en février 2011

Secteur d'activités : Anodisation d'aluminium et construction de portes, fenêtres, verrières, murs-rideaux en aluminium.

Marchés : Québec (90 %), Est de l'Ontario, les Maritimes et la Nouvelle-Angleterre (10 %)

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