Bien plus qu'un terrain de jeu

Publié le 15/05/2010 à 00:00

Bien plus qu'un terrain de jeu

Publié le 15/05/2010 à 00:00

Ayant grandi à Québec, j'ai longtemps été vexé par le fait que les Montréalais appelaient la région limitrophe qui s'étire vers le nord les Laurentides.

Mais de quel droit ? Après tout, les Laurentides sont des montagnes (dans le Petit Robert des noms propres, on parle de collines !) qui couvrent une vaste superficie, jusqu'à Charlevoix. Et nous avions, nous, l'immense Parc des Laurentides, entre Québec et Chicoutimi. Pourquoi donc une région se réserverait-elle l'appellation pour elle ?

Puis j'ai compris : le nom résonne différemment dans l'imaginaire.

Pour les habitants de la Ville de Québec et ceux de Saguenay, les Laurentides relèvent davantage de la géographie. C'est d'abord un territoire sauvage, montagneux, parsemé de lacs et de rivières au coeur d'une forêt boréale. C'est aussi une route (la route du Parc) où il faut être vigilant et patient. La circulation est lourde et les camions sont nombreux. Sans parler des orignaux...

Alors que pour les gens de la grande agglomération montréalaise, les Laurentides représentent l'évasion. La détente. Le terrain de jeux, tant l'été que l'hiver. Ils s'y précipitent en masse, trop d'ailleurs, à tel point que le trafic sur les routes, le week-end, tient plus du bouchon urbain que de la nature sauvage...

Bien entendu, il y a aussi les Laurentides du nord, celles de Lac-Nominingue, de Mont-Laurier et autres, où le tourisme partage le terrain avec l'industrie forestière. Les municipalités y ont gardé un air plus villageois et on se sent davantage dans les Pays-d'en-haut.

Parce que ces Pays-d'en-haut, chers aux personnages de Claude-Henri Grignon, ils sont maintenant pas mal plus bas (comprendre " proches de la grande ville ") ! À l'époque, Sainte-Adèle représentait encore un territoire à défricher. Aujourd'hui, c'est presque la banlieue. Quoique la banlieue, la vraie, c'est celle de la couronne nord, dont la population n'arrête pas de grandir, phénomène plutôt rare au Québec. Des villes comme Blainville, Mascouche, Mirabel, Saint-Eustache et compagnie, bien pourvues en services et ayant une solide base industrielle, sont attirantes pour les familles.

Grâce à cet heureux mélange des genres, les Laurentides forment une région prospère. Elles ont d'ailleurs attiré le plus important investissement privé des dernières années au Québec : le redéveloppement de Tremblant, accompagné par 2 milliards de dollars. La crise a imposé un temps d'arrêt, les visiteurs internationaux sont moins nombreux, mais la réputation de Tremblant en tant que station quatre saisons est maintenant bien établie au-delà de la frontière.

Paradoxalement, la vigueur de son économie pose quelques problèmes aux Laurentides, dont le décrochage scolaire au premier chef. Le pourcentage de garçons qui abandonnent leurs études secondaires sans diplôme y est un des plus élevés du Québec. Lorsqu'on peut aussi facilement trouver un job, même mal payé, la tentation est grande... C'est plus tard qu'on comprend qu'on s'est mis dans un cul-de-sac. Et la région, qui a et aura besoin de travailleurs qualifiés, s'active pour réintégrer dans le système scolaire ceux qui veulent parfaire leur éducation sur le tard.

L'épine dorsale de cette région reste la piste du P'tit train du nord, devenue un parc linéaire aux usages multiples. C'est bien beau le vélo ou le ski, mais à cause de l'autoroute 15 hyper-sollicitée, on se plaît à rêver à l'extraordinaire option que représenterait le train, en route vers le nord.

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