Entre Céline et les balbuzards

Publié le 08/05/2010 à 00:00

Entre Céline et les balbuzards

Publié le 08/05/2010 à 00:00

La région de Lanaudière est grande, très grande... au point qu'on peut facilement s'y perdre, expérience que j'ai faite un beau jour de septembre 1995.

À l'époque, je travaillais sur une série radiophonique appelée " Nos amis les hommes ", diffusée à la radio de Radio-Canada. On y présentait des gens uniques du fait de leur relation exceptionnelle avec les animaux. C'est dans ce cadre qu'on m'avait parlé d'un homme, Claude Arbour, qui travaillait avec sa conjointe, Danielle Asselin, à réhabiliter des balbuzards (aigles pêcheurs). Il vivait avec sa petite famille au bord d'un grand lac, le lac Villiers, situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Saint-Michel-des-Saints, tout au bout de la route 131.

Ce n'est déjà pas à la porte, Saint-Michel. Il faut bien rouler quelque 100 kilomètres passé Joliette. Puis ce sont les chemins de bois qui se croisent et s'entrecroisent. Nous avions bien un plan mais les indications étaient fragmentaires. Et des lacs, il y en avait partout aux alentours...

Après quelques heures, mon collègue réalisateur et moi avons dû nous rendre à l'évidence : nous étions perdus. Ce n'était pas la catastrophe, mais le soleil allait se coucher et nous allions manquer notre rendez-vous avec notre interlocuteur, qui nous attendait avec son bateau-moteur pour traverser cet immense lac. Et pas moyen de le joindre...

Finalement, au moment où nous avions abandonné tout espoir, miracle : nous débouchons sur le fichu lac. Claude Arbour est là, il nous attend, pas du tout contrarié par notre retard. Il nous a emmené sur son bateau jusque chez lui pour nous raconter son extraordinaire mission, ce qui a nous permis de concocter à notre retour un reportage captivant. Mais ça, c'est une autre histoire.

De la Gascogne à Joliette...

J'ai appris récemment que M. Arbour était décédé prématurément à l'été 2008. C'était un véritable Lanaudois, c'est ainsi qu'on appelle les habitants de Lanaudière. Une région étonnante, à la fois sauvage au nord et hyperurbaine au sud. Céline Dion, vous connaissez ? Native de Charlemagne, elle est Lanaudoise d'origine. Mais les rues de sa ville sont aussi différentes des chemins de bois que le Saint-Laurent du lac Villiers.

Francis Cabrel est lui aussi Lanaudois dans l'âme, puisque la municipalité de Saint-Zénon - qui se veut le haut-lieu des traîneaux à chiens - lui a remis au début des années 1990 les clés du village. Depuis ce jour, d'ailleurs, Saint-Zénon est jumelé à la commune française d'Astaffort, en Gascogne.

Vous l'avez compris, je pourrais parler longtemps des attraits touristiques de Lanaudière, une région qui a su conserver un cachet que sa voisine plus développée, les Laurentides, doit parfois lui envier... Mais elle se distingue tout autant par son patrimoine industriel que par sa capacité de rebondir : je pense à la remarquable métamorphose des relations de travail à l'usine Bridgestone (alias Firestone) de Joliette.

Les durs conflits de travail à répétition ont cédé le pas à un partenariat exemplaire qui a probablement sauvé l'usine et ses quelque 1 000 emplois. Habituée aux grandes entreprises, la ville travaille à soutenir un essaim de PME souvent émergentes. Elle s'est aussi mis à la tâche de valoriser la rivière l'Assomption, qui a la triste réputation d'être l'un des cours d'eau les plus pollués du Québec.

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