Trois villes, trois fermetures, trois reprises

Publié le 09/02/2011 à 00:00, mis à jour le 11/02/2011 à 08:56

Trois villes, trois fermetures, trois reprises

Publié le 09/02/2011 à 00:00, mis à jour le 11/02/2011 à 08:56

Par Claudine Hébert

Germain Babin, de Serres Jardiins-Nature [Photo : Claudine Hébert]

Le 4 août 2005, la cartonnerie Smurfit-Stone, à New Richmond, décide de fermer ses portes. Trois cent personnes sont remerciées. La ville de 3 800 résidants craint le pire. Cinq ans plus tard pourtant, New Richmond ne s'est jamais aussi bien portée, à commencer par l'immobilier.

Étonnamment, la valeur des résidences a augmenté à la suite des déboires de la cartonnerie; la disparition des mauvaises odeurs entraînées par ses activités et la rareté des terrains au bord de la mer expliquent la situation. " Au lendemain de la fermeture, le prix des résidences a grimpé de 30 % ", fait remarquer Donald LeBlanc, un courtier immobilier qui roule sa bosse depuis plus de 20 ans dans le secteur de la Baie-des-Chaleurs.

Aucun des quelque 250 commerces de la ville n'a fermé ses portes non plus. Au contraire, plusieurs, encouragés par des campagnes d'achat local, ont prospéré.

C'est le cas des Serres Jardins-Nature pour qui la fermeture de Smurfit-Stone aurait pu être le début de la fin, car elle s'était installée près de l'usine en 2002 pour récupérer ses rejets d'eau chaude. Ainsi, le plus important producteur de tomates biologiques de terre de l'est de l'Amérique s'est retrouvé, du jour au lendemain, privé de sa principale source d'approvisionnement en énergie. C'est l'eau chaude de Smurfit-Stone qui contribuait à maintenir la température des serres à 25oC.

" Heureusement, la biomasse est venue à notre rescousse ", reconnaît le directeur des ventes de l'entreprise, Germain Babin. Plutôt que de baisser les bras, l'entreprise a profité de ce changement pour accroître de 50 % sa superficie, à 12 000 m2. Les serres, qui emploient une trentaine de personnes, dont une vingtaine à temps plein, produisent près de 600 000 kg de tomates destinées à Loblaw et à Sobeys de l'est du pays.

Reprise du cuivre à Murdochville ?

À Murdochville, où la fermeture de la mine Noranda a bien failli entraîner la mort de la ville en 2002, des nouvelles encourageantes laissent croire que le pire est passé. " Nous discutons sérieusement avec une entreprise dont les besoins en énergie pourraient être comblés par le système de géothermie aménagé dans les anciens passages souterrains de la mine de cuivre ", indique André Lemieux, commissaire industriel de Murdochville. Cette entente, si elle est conclue, se traduirait par la création de près de 80 emplois.

Dans le domaine de l'industrie minière, des sources voulant garder l'anonymat ont confirmé au journal Les Affaires qu'une vingtaine d'employés de Xstrata étaient de passage en ville pour y mener des travaux d'exploration. Des avancées technologiques permettraient d'extraire du cuivre dans des zones encore inexploitées de Murdochville. Si ces tests s'avèrent concluants, une cinquantaine d'emplois pourraient être générées, ont précisé différentes sources.

Par ailleurs, la Ville croit avoir trouvé un bon filon pour assurer son salut : le tourisme d'hiver. En plein coeur de la péninsule, bordée par les Chic-Chocs, Murdochville est l'un des endroits du Canada les plus choyés en matière de précipitations de neige : près de 7 mètres par an ! Un tapis blanc qui attire de plus en plus de skieurs et de motoneigistes en quête d'aventures hors-pistes. " Notre région a tout pour devenir un futur Banff ", affirme Guillaume Molaison, propriétaire de l'auberge Chic-Chac.

Et du bois à Chandler ?

Qu'en est-il à Chandler ? La fermeture de la Gaspésia, en 1999, demeure difficile à cicatriser. Plusieurs peinent encore à digérer la perte de ses 500 emplois. Et le démantèlement des infrastructures qui prennent la route vers le Viêtnam ravive la colère. D'ambitieux projets d'énergie renouvelable pourraient finir par panser la plaie de cette ville portuaire ouverte à l'année. L'un d'eux concerne l'aménagement d'une usine de valorisation du bois, qui aurait comme mission d'exploiter à 100 % les ressources issues des quelque 220 000 mètres cubes de forêt toujours inexploités dans la cour de Chandler. Ce projet de 30 millions de dollars entraînerait l'embauche de 200 à 250 personnes. Un dossier à suivre.

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