Boisaco, l'exception qui confirme la règle

Publié le 18/02/2009 à 00:00, mis à jour le 13/02/2011 à 22:27

Boisaco, l'exception qui confirme la règle

Publié le 18/02/2009 à 00:00, mis à jour le 13/02/2011 à 22:27

Par Marc Gosselin

Alors que les autres scieries produisent des copeaux pour l'usine d'AbitibiBowater de Baie-Comeau, Boisaco est la seule qui transforme encore du bois d'oeuvre sur la Côte-Nord. Quelle est sa recette ?

Notre structure, répond instantanément Marc Gilbert, président et chef de la direction de l'entreprise.

Les employés sont propriétaires des deux tiers de la compagnie par l'intermédiaire de deux coopératives, alors que des investisseurs régionaux sont propriétaires de l'autre tiers des parts de cette coopérative de Sacré-Coeur, sur la Haute-Côte-Nord, qui a été fondée en 1985 à la suite de la troisième faillite de la scierie locale.

Son actionnariat ne l'a pas empêchée de prendre des décisions difficiles. Par exemple, les salaires des employés de la scierie sont gelés depuis trois ans. "Les discussions sont menées de manière transparente avec nos employés, car ce sont eux qui préparent nos données financières. Cette approche a établi un climat de confiance dans la coopérative", constate le président et chef de la direction.

Du bois supplémentaire

Il y a cinq ans, on recensait neuf scieries sur la Côte-Nord. D'ici quelques années, il devrait n'en rester que quatre ou cinq. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit le vieil adage. C'est vrai pour Boisaco, qui a profité de l'effondrement du marché pour consolider sa position en obtenant davantage de bois à transformer.

Au début janvier, l'entreprise a acheté la scierie Forestville de Kruger. Le transfert du contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier (CAAF) vient stabiliser l'apport de matière première. "Nous pourrons continuer à exploiter l'usine sur deux quarts de travail, même lorsqu'il y aura reprise", note Marc Gilbert.

L'an dernier, pour la première fois de son histoire, Boisaco a eu suffisamment de bois pour faire tourner son usine de sciage sur deux quarts de travail.

"Avant la crise, nous n'avons jamais pu profiter d'un approvisionnement suffisant en qualité et en quantité pour fonctionner de façon optimale", précise Marc Gilbert.

L'abondance de bois a permis à Boisaco de diminuer son coût unitaire de 25 % au cours des deux dernières années.

Cette amélioration a rendu l'usine de sciage "presque rentable dans le marché actuel", selon le dirigeant.

Investir dans la deuxième transformation

La saine structure financière de Boisaco, au début de la crise forestière il y a deux ans, lui a permis d'investir dans l'achat d'équipement.

"Nous n'avions pas de dette. Nous avons investi près de 7 millions de dollars à Sacré-Coeur et à notre usine de Bergeronnes. Par exemple, cela nous a permis de doubler la capacité de séchage l'été dernier, dit Marc Gilbert.

Depuis 10 ans, Boisaco investit dans la deuxième transformation du bois. Elle a investi avec Masonite International dans Sacopan, un fabricant de panneaux de portes embossés. Cette usine emploie 100 personnes.

L'entreprise est également partenaire, avec Litière Royal, de l'entreprise Ripco, qui fabrique de la litière pour chevaux à partir de résidus forestiers. Une quinzaine de personnes y oeuvrent.

Enfin, Boisaco possède Bersaco, un fabricant de composants de palettes (60 employés), et est partenaire dans Graniber, qui achète et transforme du granit acheté partout dans le monde (12 employés).

"Grâce aux résultats de nos usines de transformation, le groupe Boisaco a toujours été rentable sur une base consolidée", révèle Marc Gilbert.

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