Foncer pour bâtir son destin

Publié le 17/04/2010 à 00:00

Foncer pour bâtir son destin

Publié le 17/04/2010 à 00:00

J'ai commencé à mieux comprendre le Centre-du-Québec au début des années 1990, à Victoriaville précisément. Un ami m'avait suggéré d'aller y rencontrer Normand Maurice, un professeur de la polyvalente Le Boisé. Je ne le savais pas encore, mais j'allais faire la connaissance d'un personnage, qui enseignait à ses étudiants tout en se dévouant à la cause du recyclage.

Le mot était encore peu utilisé au Québec et M. Maurice s'en indignait. " Comment peut-on parler de rebuts alors qu'il s'agit de ressources ? " disait-il. Il a alors eu l'idée de mettre ses étudiants à contribution, des jeunes autrement parqués sur une voie d'évitement dans le réseau scolaire. Ensemble, ils ont monté une petite exposition itinérante sur les bienfaits du recyclage, et ces adolescents mal partis se sont sentis revalorisés. " C'est beau recycler les canettes d'aluminium, mais il faut d'abord récupérer les personnes que notre système laisse pour compte ", soulignait Normand Maurice, prématurément mort il y a quelques années.

Foncer !

Ne pas lâcher. Relever la tête au lieu d'abdiquer. Utiliser au maximum les ressources disponibles.

Autant de traits de caractère qui s'appliquent ici à toute une collectivité. Au coeur de la région des Bois-Francs, Victoriaville a vu ses industries traditionnelles péricliter, à commencer par le meuble. Mais elle a su rebondir, et présente aujourd'hui un taux de chômage inférieur à la moyenne québécoise. Le grand souci, aujourd'hui, concerne à la disponibilité de la main-d'oeuvre et la nécessité de mieux former les travailleurs qui ont souvent quitté trop tôt l'école.

Et que dire de Drummondville ! On a tellement écrit sur son spectaculaire rebond qu'on en oublie le fondement : il est essentiellement dû à la détermination dont on fait preuve ses dirigeants et sa population. De mal-aimée, Drummondville est devenue un symbole dont peuvent s'inspirer d'autres municipalités qui ont dû renouveler leur économie tout comme leur réputation.

Exporter

Au lieu d'attendre, la ville a foncé. Je me rappelle être allé y rencontrer, il y a une vingtaine d'années, des Africains venus acheter des autobus scolaires qu'ils allaient réaménager pour du transport interurbain, dans leur pays.

Il faut dire que la ville avait pris les grands moyens pour se faire connaître à l'étranger : elle maintenait un bureau en Côte-d'Ivoire et un autre en Corée du Sud, à même ses propres fonds. Et cette ouverture sur le monde se perpétue. Confrontée à un problème récurrent de manque de compétences, Drummondville va elle-même recruter en Europe et ailleurs les talents dont elle a besoin pour assurer le bon fonctionnement de son économie.

Voilà une région enclavée, qui ne dispose pas de grands atouts naturels - pas de port, pas de montagnes magnifiques, sinon son ouverture sur le lac Saint-Pierre, cet élargissement du fleuve qui demeure un des plus extraordinaires écosystèmes que l'on puisse trouver au Québec. Ce vaste territoire plat se prête d'ailleurs à merveille à une agriculture riche et diversifiée. Mais ce n'est pas le Saint-Laurent qui définit le Centre-du-Québec. Ce sont ces gens.

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